Une partie du budget alloué au ministère de la Culture commence à voir le jour. Cinéma à l'agonie ou cinéma inexistant. C'est selon! En tout cas, on commence à voir concrètement où vont aller les 16 milliards, du moins une partie de ce budget alloué récemment au ministère de la Culture. A cet effet, un avant-projet de loi sur le cinéma et l'audiovisuel figure au planning de Mme la ministre qui, aujourd'hui, a les moyens de sa politique pour faire avancer les choses du moins dans ce secteur, qui a été la première victime des évènements durant la décennie noire. Aussi, une journée d'étude en présence des professionnels du secteur a été organisée dimanche dernier au Palais de la culture pour débattre des questions de l'heure à même d'enrichir par des propositions, critiques et remarques cet avant-projet. «Au cours de ce rendez-vous, vous les premiers artisans du cinéma, nous vous invitons à faire avancer la réflexion sur cette loi, qui devra être à la mesure de vos ambitions et de vos capacités pour vous permettre de réaliser les films, les documentaires et les reportages que les citoyens attendent de vous» a indiqué Khalida Toumi et de renchérir: «Cette loi, permettra également de créer des richesses, des emplois et des perspectives pour d'autres disciplines, aussi bien culturelles et artistiques qu'économiques et professionnelles, en nous inscrivant dans une démarche moderne, qui nous sorte de l'improvisation, je dirai aussi du gaspillage». Autre problème crucial relevé: devant le manque flagrant de salles de cinéma sur le territoire dont 48.000 sièges à peine capitalisent nos salles de spectacle, la ministre de la Culture précisera que son secteur compte remettre 120 de ces salles en état de fonctionnement car, soulignera-t-elle «sur le long terme encore, notre objectif est de faire du cinéma algérien, une véritable industrie, qui soit en même temps le miroir le plus vivace de notre identité». Aussi, indique-t-on, cet avant-projet propose de définir les principes et règles applicables à la production et à la diffusion cinématographique et audiovisuelle, la mise en place des mécanismes de régulation relatifs à la gestion des oeuvres. Ce texte stipule également le dépôt, à la cinémathèque, d'une copie positive de la version intégrale de tout film court, moyen et long métrage produit ou coproduit en Algérie. Autre élément important, ce texte qui est en cours d'élaboration décrit les missions de régulation, de soutien et de contrôle des activités du Centre national de la cinématographie et de l'audiovisuel (Cnca), notamment la gestion du Fadtic, le fonds d'aide qui justement fait cruellement défaut ! Ce texte stipule également l'accord de subventions et d'avances à la production, la définition de la politique cinématographique en fonction de l'évolution nationale et internationale, la délivrance, le renouvellement, la suspension ou la révocation des visas et permis. Bref, tout ce qui concerne de près ou de loin la réalisation d'un film. Le document suggère que la production des films soit ouverte aux entreprises cinématographiques de droit algérien et étranger associées ou pas, à un producteur algérien ou dans le cadre de la coproduction. La distribution, l'exploitation, la coproduction, les salles de cinéma, les financements sous forme de subventions ont également été à l'ordre du jour. L'Etat ne suffisant plus, il a été question ainsi de faire appel au privé afin d'aider le cinéma à mieux respirer. L'aide des wilayas a été sollicitée par les professionnels du cinéma, qui, chacun ira de sa suggestion et remise en cause. Réanimer la cinéma n'est pas chose aisée. Enfin, l'espoir fait vivre...