«Il faut que le bloc opératoire de Béjaïa soit mieux équipé» Le professeur Benabid Alim Louis a expliqué comment réparer une paralysie grâce à des implants assistés par des robots à distance. Le professeur Benabid Alim Louis, un éminent chercheur en neurologie de l'université de Grenoble en France, dirigeant également plusieurs centres de recherche en neuroscience était, hier, à l'université Abderahmane Mira de Béjaïa pour une manifestation scientifique destinée aux étudiants de la Faculté de médecine. L'invité de la Faculté de médecine de l'université de Béjaïa s'est adressé aux futurs médecins sur les possibilités de «réparer l'homme». C'est d'ailleurs le thème de cette rencontre scientifique, que le recteur de l'université, le professeur Saïdani, juge comme «une opportunité, qui n'est pas de moindre importance, de par ce qu'elle peut apporter comme enrichissements des connaissances. Cette rencontre sera ponctuée par une table ronde que je présiderai avec le professeur Benabid et les professeurs de la Faculté de médecine de notre université pour discuter du projet de coopération entre l'université de Béjaïa et celle de Grenoble», nous a-t-il expliqué, hier, précisant qu'il s'agit de préparer les articles d'une convention à signer prochainement entre les deux institutions portant sur des échanges dans le domaine de la neurologie et la mobilité des chercheurs». Au cours de la conférence, l'invité de l'université de Béjaïa a détaillé le processus de réparation d'une paralysie grâce à des implants au cerveau qui seront assistés et guidés par des robots à distance permettant à un patient donné de retrouver ses facultés. Le professeur Benabid, titulaire de 20 distinctions, n'est pas étranger au pays puisqu'il est originaire de Zemmoura près de Bordj Bou-Arréridj et fils du moudjahid Benabid, lui-même médecin et compagnon du colonel Amirouche durant la Guerre de libération. Toujours à propos de la médecine, le CHU de Béjaïa a reçu le professeur Varlet, chef de service au CHU de Saint-Etienne, qui a opéré bénévolement une quinzaine d'enfants présentant des pathologies compliquées avec l'assistance du docteur Bourechrouche, chef de service et d'autres chirurgiens. Le nouvel appareil de célioscopie, offert par des bienfaiteurs anonymes, a été mis en service par le professeur Varlet, qui est à sa deuxième mission à Béjaïa. Ce dernier profitera pour souligner que, pour bien travailler, «il faut que le bloc opératoire de Béjaïa soit mieux équipé. Il faut, également, avoir un circuit patient qui répond aux normes d'hygiène». Pour rappel les deux institutions sont liées par une convention signée en 2014. Son renouvellement est prévu en 2020. Cette coopération a été ponctuée à ce jour par une quinzaine d'intervenants». Du côté français on ne garantit rien quant au renouvellement de la convention vu la motivation légère des médecins algériens et le manque de suivi des recommandations. A cela s'ajoutent, la vétusté des lieux et le retard dans la réalisation des projets, dont le centre de psychiatrie de Oued Ghir, le centre mère-enfant de Targa Ouzemmour et le CAC de Amizour. Une simple comparaison entre l'institution française et le CHU de Béjaïa illustre allègrement le décalage. La ville de Saint-Etienne compte un CHU de 2000 lits pour une population de 720.000 habitants tandis que celui de Béjaïa comprend 240 lits pour un million d'habitants. Un décalage qui n'a de valeur que l'impératif de réagir pour relancer le projet de CHU sans quoi il ne peut y avoir de prise en charge sérieuse et à même de permettre aux patients de retrouver leurs facultés.