Des incidents graves ont été évités mais les problèmes de l'université sont toujours posés. Le campus Hasnaoua 1 de l'université de Tizi Ouzou a connu une nuit de dimanche à lundi mouvementée. Des affrontements ont eu lieu, opposant les forces de l'ordre aux étudiants mécontents et en colère à cause des mauvaises conditions qui règnent à l'intérieur de la cité et de leurs chambres. C'est vers 21h que les étudiants ont quitté le restaurant pour certains et les chambres pour d'autres afin de se diriger vers le portail principal. Les étudiants voulaient, selon nos sources, improviser une marche vers le centre-ville. Arrivé à la sortie Est, un dispositif sécuritaire se trouvait déployé afin d'empêcher l'action spontanée. Alors que les étudiants, remontés contre les responsables de l'université tenaient leur marche, le service d'ordre était intransigeant quant à son interdiction. Des affrontements ont éclaté entre les deux parties avant que la foule ne soit dispersée. Après des moments de colère, les étudiants sont rentrés dans leurs chambres. Le calme est revenu mais la marche n'a pas eu lieu. Selon certains étudiants, l'expression de leur colère ne se dissipera jamais. Bien au contraire, des actions sont à prévoir dans les jours à venir. Le calme est en effet revenu mais la situation dans les campus et les cités ne s'est pas pour autant améliorée. La situation dans les campus et les cités est lamentable, selon les représentants des étudiants. Avant les affrontements, les étudiants avaient déjà réclamé des responsables, des chauffages pour leurs chambres. Les étudiants passent des nuits dans le froid hivernal glacial. Les chambres sont en fait dépourvues de chauffage depuis plusieurs années. Les maintes réclamations n'ont abouti à rien, ajoutent certains étudiants. Parallèlement à ces conditions déplorables, les étudiants font face à une insécurité jamais égalée. Des étudiants ont été mortellement agressés à l'intérieur et aux portes des campus. Des bagarres avec des universitaires éclatent presque chaque jour, conduisant à des agressions. Cette situation a commencé au campus de Boukhalfa où logent les étudiants en sciences juridiques qui s'y trouvent aussi. Des actions de protestation ont été organisées par des étudiants en colère depuis plusieurs années. Des marches et des sit-in ont ponctué des mouvements de grève et des arrêts de cours observés lors des quelques années précédentes mais jamais le problème n'a été réglé. Les étudiants se font toujours tabasser par des étrangers sous l'oeil ébahi de leurs camarades. Souvent ces derniers interviennent pour extraire leur camarade mais l'intervention engendre des bagarres générales. Avant-hier donc, c'est toute cette colère qui a explosé, conduisant les étudiants à sortir du campus pour exprimer leur désarroi à l'extérieur de l'université. Des incidents graves ont été évités mais les problèmes de l'université sont toujours posés. Une réflexion sérieuse pour trouver des solutions durables est plus qu'indispensable. La gestion à coups de colère d'une part et à coups de matraque de l'autre n'a jamais été une solution.