Aujourd'hui, le secteur connaîtra deux manifestations, toutes contre le Cnapeste Le climat de pourrissement s'installe sérieusement dans le secteur de l'éducation de Béjaïa. La grève illimitée du Cnapeste provoque des remous devant le risque d'une année blanche. Le dégel du mouvement de grève illimitée initiée depuis mardi dernier par le Cnapest au niveau de la wilaya de Béjaïa prend une tournure inattendue. De sérieuses appréhensions quant à la compromission de l'année scolaire et certains «dépassements» à mettre sur le compte des grévistes font sortir les parents d'élèves de leur réserve et certains chefs d'établissements scolaires. Aujourd'hui, le secteur connaîtra deux manifestations, toutes contre le Cnapeste. Les parents d'élèves, à travers la fédération, comptent investir le terrain de protestation pour dénoncer le pourrissement qui s'installe dans le temps dans le secteur et s'élever contre la prise en otage de leurs enfants. Après avoir tenté vainement de peser de tout son poids sur les protagonistes et les amener à de meilleurs sentiments, la fédération des parents délèves, qui s'est réunie mercredi dernier, a décidé d'investir la rue en organisant un rassemblement de protestation aujourd'hui devant la direction de tutelle. La fédération des parents d'élèves de la wilaya de Béjaïa décide, donc, d'intervenir dans le conflit opposant le Cnapeste à sa tutelle et pour la première fois à travers une manifestation de rue. C'est dire le risque que comporte en lui ce conflit social qui s'installe dans le temps avec le spectre de l'année blanche qui se profile de plus en plus à l'horizon. Un conflit qui s'est traduit aussi par la colère des directeurs d'établissements scolaires d'Akbou, seconde ville de la wilaya où des grévistes, excédés par le faible taux d'adhésion à leur mot d'ordre de grève illimitée, n'ont pas hésité à s'introduire dans un établissement, en l'occurrence le CEM Mouloud Feraoun, et obliger leurs collègues à interrompre les cours. Autrement dit, de rejoindre de force les rangs des grévistes. C'est ce qu'ont indiqué sept chefs d'établissement dans une déclaration, dont nous avons une copie. Ces directeurs observeront aujourd'hui un sit-in de 10h à 12h dans l'enceinte même du CEM, où s'est produit le forcing des syndicalistes au premier jour de la reprise de la grève. Les chefs d'établissement frondeurs entendent protester contre ces pratiques qui n'ont rien à voir avec l'éthique syndicale. Le Cnapeste de Béjaïa a observé, mercredi, un rassemblement devant le siège de la DE pour dénoncer les ponctions effectuées sur les salaires de grévistes. La reprise de la grève appuyée par ce rassemblement se voulait une riposte au non-respect des promesses verbales de la tutelle. Le rassemblement est également dû au mécontentement des enseignants quant aux ponctions effectuées sur leurs salaires du mois de janvier 2018, au moment où l'ensemble des enseignants de la wilaya ont procédé à la récupération des cours, pendant les vacances d'hiver, au profit des élèves. Sur injonction du ministère de tutelle, la direction de l'éducation a procédé à des retenues sur salaire, contrairement à ce qui a été consigné sur le PV cosigné avec la DE.