La ville de Béjaïa a connu, hier, deux manifestations de rue: le Cnapeste a protesté devant la direction de l'éducation, tandis que le Snapap a initié un sit-in devant la wilaya. Les secteurs de l'éducation et de l'administration locale de Béjaïa sont malmenés ces jours-ci. Aux mouvements de grève en vigueur depuis avant-hier se sont ajoutées, hier, des actions de rue. Les établissements scolaires ont renoué depuis avant-hier avec la perturbation qui semble s'inscrire dans le temps. Les ponctions sur salaires portées sur les dernières fiches de paie des fonctionnaires grévistes suscitent toujours la colère. Une colère qui s'est réduite depuis avant-hier par le dégel de la grève illimitée, motivée auparavant par des considérations socioprofessionnelles et depuis hier par une démonstration de rue... Le Cnapeste a battu le rappel de ses troupes pour un rassemblement de protestation en «blouse blanche» devant la direction de l'éducation de la wilaya de Béjaïa pour dénoncer «l'attitude irresponsable de la tutelle qui renvoie le règlement de 6 000 dossiers soulevé au mois de mars et par les intimidations exercées contre les enseignants», entendre par intimidations les ponctions sur salaires, qui selon la réglementation ne devraient pas dépasser trois jours par mois. Or à Béjaïa, la tutelle a opéré sur la totalité des jours de grève du mois de décembre de l'an dernier, sans, selon les syndicalistes, tenir compte des récupérations, que certains enseignants ont effectuées. La Fédération des parents d'élèves de Béjaïa s'est entretenue hier avec le président de l'APW. tout en s'indignant contre la reprise du mot d'ordre lancé par le Cnapeste, menacé de recourir à la rue. «Nous subissons des pressions un peu partout des parents d'élèves qui exigent de nous d'organiser une manifestation de rue contre la prise en otage de nos enfants», indiquait hier son président, Djoudi Touazi. Par ailleurs, les communaux sont eux aussi montés au créneau hier à Béjaïa à travers un sit-in devant le siège de la wilaya. Les ouvriers professionnels, affiliés au Snapap se sont élevés contre le mutisme observé quant à la régularisation de leur situation socioprofessionnelle. Les protestataires ont beaucoup parlé des augmentations des salaires qu'ils attendent depuis des années. «Avec un salaire de 18 000 dinars, nous ne faisons que survivre avec des fins de mois très difficiles», avoue un ouvrier communal. A noter que le rassemblement tenu hier était national. des ouvriers des différentes régions du pays s'étaient déplacés à Béjaïa, une ville devenue désormais capitale de la protestation. Les deux protestations enregistrées hier n'ont pas été sans conséquences sur la circulation automobile au niveau de la capitale de la Soummam. En effet, de grands bouchons se sont formés au niveau des différentes carrefours de la ville, notamment à Nacéria, un carrefour très proche des lieux des protestation.