«Nous poursuivrons sur notre cadence tant que la tutelle continue de nous bercer avec des paroles» Le président du Syndicat algérien des paramédicaux a affirmé que la grève sera maintenue, tant que la tutelle ne daigne pas prendre réellement en charge les revendications exposées par le SAP. Les paramédicaux n'en démordent pas. En dépit des promesses engagées par le ministère de la Santé quant à la prise en charge de leurs revendications, ces derniers campent sur leurs positions et décident contre toute attente de poursuivre leur grève cyclique, entamée depuis trois semaines. «Nous poursuivrons sur notre cadence tant que la tutelle continue de nous bercer avec des paroles», nous a indiqué hier le président du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), joint par téléphone. Cette décision a été la finalité de la réunion du conseil national de cette entité syndicale qui s'est tenue hier, souligne-t-il. D'après lui, le premier responsable du secteur, Mokhtar Hazbellaoui a manqué à ses engagements. «Il était question que certaines questions inhérentes à nos réclamations soient réglées ce week-end comme convenu lors de notre rencontre», nous dit-il. Or, le ministre n'a pas daigné faire quoi que ce soit de tangible pour faire bouger les choses. Le porte-parole du SAP a tenu à insister dans ce sens sur l'aspect non matériel des réponses de la tutelle. «Ce qu'on demande, ce sont simplement des actions sur le terrain en faveur de la prise en charge de la plate-forme de nos revendications», a-t-il défendu. Par ailleurs, il maintient que «rien ne va changer, les trois jours de grève seront observés chaque semaine», et ce, jusqu'à matérialisation d'une véritable volonté de la tutelle. Pour rappel, l'entrevue qui s'est déroulée entre la tutelle et les représentants du syndicat des paramédicaux dernièrement devait garantir le dénouement de cette situation. Le ministre s'est dit disposé à répondre favorablement aux sollicitations de cette corporation. Notamment sur les questions liées à l'activité syndicale et la carrière professionnelle. Mokhtar Hazbellaoui s'est ainsi prononcé favorablement sur le point du recrutement dans le corps médical des diplômés LMD, qui est précisons-le, l'une des principales exigences du SAP. Cela va sans dire, suite à cette décision, le premier responsable du secteur de la santé aura sans nul doute, du fil à retordre. La situation risque par ailleurs de s'envenimer davantage dans ce secteur. Il faut dire qu'au fur et à mesure que les semaines défilent, la protestation se corse davantage. Les perturbations enregistrées au niveau des structures hospitalières que compte le pays ne sont donc pas prêtes de s'arranger. Sans parler des désagréments que cela peut causer pour les malades. Face à ça, les multiples rencontres organisées par le professeur Hazbellaoui pour tenter de «raisonner» les blouses blanches, n'auront donc rien fait d'autre mis à part d'attiser la colère des contestataires. Force est de constater que le responsable n'est pas au bout de ses peines, et devra trouver des solutions plus concrètes dans l'espoir de satisfaire les nombreuses exigences du corps médical. Et ce, à commencer par celles des médecins résidents dont «l'affaire» ne semble visiblement pas prête à connaître son épilogue. sachant que le mouvement de protestation de ces derniers s'est durci de façon singulière ces trois derniers mois et ne compte pour l'heure aucunement abdiquer. Aussi les sollicitations du personnel médical au sein des hôpitaux font que l'on déplore une situation intenable dans les établissements de santé, du fait de ces grèves. Les paramédicaux comme les médecins résidents ont visiblement la ferme intention de continuer à faire pression coûte que coûte sur la tutelle. Nous pouvons conclure par là que rien de bon ne se profile à l'horizon. Surtout, allons-nous vers le pourrissement de la situation? S'il s'avère que oui, qui va payer le prix fort?