Les déclarations «fortes» de Mascate n'ont pas suffi à donner davantage de punch aux prix du pétrole. Le comité de suivi Opep-non-Opep avait annoncé dimanche à partir de la capitale du Sultanat d'Oman que le taux de conformité atteint de la baisse de sa production était parvenu au taux record de 129%. «Les niveaux de conformité ont augmenté sur une base mensuelle, passant de 87% en janvier 2017 au niveau actuel exceptionnel. Une fois de plus, la volonté inébranlable des pays participants de rééquilibrer le marché a été amplement démontrée», ont fait remarquer ses cinq membres: l'Algérie, le Koweït, le Venezuela, la Russie et Oman. Cela a-t-il rassuré pour autant le marché? possible. Ce qui est certain par contre c'est que cela ne s'est pas avéré assez suffisant pour faire rebondir les cours de l'or noir. Hier, aux environs de12h00 heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 68,58 dollars sur l'Intercontinental Exchange de Londres, accusant un léger recul de l'ordre de 3 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat de février, dont c'est le dernier jour de cotation, se négociait à 63,40 dollars en engrangeait par contre 3 petits cents. Les prix du pétrole se remettent vraisemblablement des dernières prévisions de l'Agence internationale de l'énergie qui augurent d'une production américaine record en 2018. La production américaine de brut augmentera de 1,35 million de barils par jour cette année, pour atteindre «un pic historique au-dessus de 10 mbj, dépassant l'Arabie saoudite et rivalisant avec la Russie», si ces deux derniers continuent de limiter leur propre production, avait rapporté le bras énergétique armé de l'Ocde dans son rapport mensuel sur le pétrole, publié le 19 janvier. Les déclarations parvenues de Mascate à l'occasion de la tenue de la 7ème réunion du comité ministériel conjoint de suivi de l'accord des «24» les ont quelque peu tempérés. L'Opep veut en effet aller plus loin que la baisse de la production de 1,8 million de barils par jour dans sa coopération avec les pays producteurs de pétrole hors cartel. Son chef de file appelle à une collaboration Opep-non-Opep durable. L'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, a appelé dimanche (21 janvier, Ndlr) à une coopération à long terme entre les pays de l'Opep et ceux non-membres de l'organisation comme la Russie, après un premier accord ayant permis de faire remonter les prix du brut. «Nous ne devons pas limiter nos efforts (à des quotas de production) en 2018. Nous devons parler d'un cadre pour notre coopération à plus long terme», a plaidé le ministre saoudien de l'Energie, Khaled al-Faleh, juste avant le début de la réunion. Il s'agit de «prolonger au-delà de 2018 le cadre que nous avons établi, c'est-à-dire la déclaration de coopération» entre pays producteurs de l'Opep et pays non-membres du cartel comme la Russie, a-t-il indiqué tout en soulignant que la baisse de la production décidée par le cartel et ses 11 partenaires se poursuivra en principe toute l'année. «Je pense que cela prendra toute l'année 2018 pour atteindre un niveau normal», a précisé à ce sujet le successeur d'Ali al Nouaïmi. «Une sortie anticipée de l'accord a été écartée par la Russie», a indiqué Tamas Varga, analyste chez PVM. Ce qui doit rassurer certains acteurs du marché qui ont craint que les 24 n'augmentent leur production suite au rebond notoire des prix. Les lignes n'ont cependant pas trop bougé. Les déclarations «fortes» de Mascate n'ont pas suffi à donner davantage de punch au prix du pétrole qui évoluait toutefois au-dessus des 68 dollars hier à Londres. Le baril patine...