L'engagement de l'Opep de réduire sa production pour accélérer le rééquilibrage du marché pétrolier a été presque totalement réalisé dès janvier tandis que la demande d'or noir devrait être plus vigoureuse qu'anticipée cette année, comme en 2016, a estimé, hier l'Agence internationale de l'énergie. Avec 1 million de barils par jour (mbj) de moins pompés le mois dernier, par rapport à décembre, la baisse de production du cartel pétrolier représente 90% de la réduction promise, a indiqué l'AIE dans son rapport mensuel sur le pétrole. L'Opep a produit 32,06 mbj en janvier, certains producteurs comme l'Arabie saoudite, chef de file du cartel, ayant même dépassé leurs engagements de réduction, a détaillé l'agence énergétique basée à Paris, évoquant «un taux de conformité initial record». «Cette première coupe est certainement l'une des plus importantes jamais réalisée dans l'histoire des initiatives prises par l'Opep pour réduire sa production», a-t-elle explicité. Les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) s'étaient accordés en novembre pour réduire leur production de 1,2 mbj à partir du 1er janvier pour une période de six mois renouvelable. En décembre, des producteurs non membres du cartel, emmenés par le plus grand producteur mondial de brut, la Russie, avaient décidé de faire de même à un niveau de 558 000 barils par jour. Ces réductions visent à permettre à un marché inondé d'or noir depuis mi-2014 de se rééquilibrer et à des cours déprimés de se redresser, à un niveau de 50-55 dollars le baril actuellement. Hier, les prix du pétrole montaient en cours d'échanges européens, galvanisés par les données de l'AIE. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 56,18 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 55 cents par rapport à la clôture de jeudi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI), pour le contrat de mars gagnait 43 cents à 53,43 dollars. En grimpant depuis trois séances consécutives, les cours de l'or noir effaçaient leurs pertes du début de la semaine et renouaient avec leurs niveaux de vendredi dernier. «Le cynisme avec lequel certains investisseurs avaient accueilli les annonces de baisse de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole aura été une erreur», a tranché un analyste. «Le dernier rapport de l'AIE montre que les baisses de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) atteignent des niveaux quasiment sans précédent, et que la demande de brut grimpe avec une activité industrielle mondiale soutenue», a-t-il ajouté. Les prix restaient cependant en deçà de leurs plus hauts de l'année, et certains analystes appelaient à la prudence. «L'Opep s'en est tenue à ses engagements, mais les craintes d'une hausse de la production de pétrole de schiste des Etats-Unis pourraient limiter l'effet de l'accord du cartel. Le marché du pétrole reste très nerveux, et des pertes sont à attendre si la production mondiale repart à la hausse», a commenté un autre analyste. Les marchés observaient également les données venues de Chine sur la demande de brut. En janvier, la Chine a importé 34,03 millions de tonnes de brut, contre 36,38 millions en décembre et 26,69 millions en janvier 2016. Cette hausse d'une année sur l'autre s'explique par la tenue du nouvel an chinois fin janvier en 2017, incitant les raffineries à faire le plein de brut avant le début des festivités qui s'étaient tenues début février en 2016. R. E. Les ministres vénézuéliens des Relations extérieures, et du Pétrole à Alger La ministre vénézuélienne des Relations extérieures, Delcy Eloina Rodriguez Gomez, et le ministre du Pétrole et des Mines, Nelson Martinez effectueront, aujourd'hui une visite de travail en Algérie, a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Cette visite intervient dans le cadre de «la concertation traditionnelle entre les deux pays amis, face à l'instabilité du marché pétrolier», souligne la même source. Elle sera une opportunité pour la poursuite du dialogue autour de la consolidation de la coordination entre les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ayant débouché sur l'accord d'Alger du 28 septembre 2016. Les deux parties procèderont aussi à une évaluation de l'état de la coopération bilatérale et à l'examen des voies et moyens à même de la renforcer davantage et de l'élargir à d'autres domaines, selon le communiqué. L'Algérie et le Venezuela sont membres du comité de surveillance des accords de l'Opep et de ses partenaires sur la réduction de la production de pétrole. Présidée par le Koweït, cette instance compte également la Russie et Oman, deux pays non-Opep.