Dans le lot des communes les plus déshéritées de la wilaya de Tizi Ouzou, figure incontestablement le nom de Makouda. Distante seulement de pas moins de trente minutes de route du chef-lieu de wilaya, la division territoriale de Makouda souffre terriblement d'un manque criant d'infrastructures de base pouvant atténuer un tant soit peu les multiples aléas auxquels sont confrontés les habitants de cette région. Ces derniers arrivent difficilement à joindre les deux bouts. En effet, la catégorie qui souffre le plus est celle de la jeunesse laissée-pour-compte sans perspectives d'avenir. Il n'y a pratiquement aucune industrie ni agriculture pouvant résorber le taux de chômage qui ne cesse de prendre des proportions, surtout ces dernières années. D'autre part, cette frange très sensible de la société est dépourvue de tout foyer d'occupation et de loisirs. Ainsi, la classe juvénile ne rêve ni de théâtre ni de sport puisque les moyens pour s'investir dans l'art font cruellement défaut. D'ailleurs, les quelques associations qui ont vu le jour dans ce patelin ont, pour la plupart, vite mis la clé sous le paillasson et ce, faute de moyens. Aussi, à Makouda, le football n'est pas roi puisque même l'équipe communale, qui renferme en son sein pas moins de 100 athlètes, traverse une crise financière aiguë. Elle risque de sombrer dans l'hibernation si une perche ne lui est pas tendue. Ses dirigeants lancent, à chaque occasion, un appel pressant aux pouvoirs publics pour leur venir en aide afin d'éviter à cette jeunesse de s'adonner aux multiples relents de l'oisiveté. Par ailleurs, sur le plan des infrastructures routières, la commune de Makouda n'est pas du tout bien lotie. En effet, si la route principale (RN72) ne présente aucun inconvénient, il n'en demeure pas moins que les autres tronçons laissent vraiment à désirer. L'on citera, comme exemple, la route desservant le village de Talla Bouzrou qui est dans un état déplorable. Elle renferme des nids-de-poules et des ruisselets au point même de rendre la circulation automobile quasiment impossible. Il en est de même pour les chemins communaux reliant le chef-lieu et les bourgades limitrophes. Celles-ci, Tazrart, Illilane et Tinkachine, entre autres, deviennent pratiquement inaccessibles surtout en période de grandes pluies. Pour rappel, au mois de janvier dernier, Tazrart était coupée du reste de la planète pendant plus de deux semaines en raison des affaissements et des éboulements des terres qui avaient obstrué la circulation. Enfin, s'agissant du problème des pénuries d'eau potable, celui-ci se pose avec acuité dans la région de Makouda, les robinets sont trop souvent à sec. Ce liquide précieux se fait rare, ces jours-ci, avec les périodes de chaleur torride.