La ministre du secteur a annoncé que la justice a demandé «la suspension immédiate» de ce débrayage qu'elle déclare «illégal». L'engouement des adhérents du Cnapeste lors de la première journée de sa grève illimitée a été au rendez-vous. Le chargé de communication du syndicat, Messaoud Boudiba, contacté hier dans l'après-midi, a fait état d'un large suivi au niveau national. Faisant approximativement part des premiers chiffres du taux de suivi dans les trois paliers, il a indiqué que celui-ci a atteint «les 80% dans le secondaire et 70% au niveau des classes du moyen». En ce qui concerne le primaire, «le suivi a été évalué en ce début d'après-midi à 20%», a-t-il poursuivi. Messaoud Boudiba s'est dit globalement satisfait par l'écho favorable du corps enseignant à l'appel du Cnapeste. Revenant sur la réunion qui s'est tenue entre les représentants du ministère de l'Education nationale et les porte-paroles du Cnapeste, notre interlocuteur a expliqué qu'après des heures de concertation, rien de satisfaisant qui pourrait faire croire à une réelle prise en charge de ses revendications n'a émané de la tutelle. «Nous n'avons trouvé aucun accord susceptible de mettre fin à notre mouvement de protestation», a-t-il soutenu, avançant par ailleurs, que l'ensemble des membres du Cnapeste appelle à un débat sérieux avec la ministre de l'Education nationale Nouria Benghebrit. Par rapport aux doléances portées par ce même syndicat, Messaoud Boudiba a mis en avant le fait qu'il s'agit en premier lieu, «du respect des protocoles qui ont été signés par le passé, entre la tutelle et l'entité syndicale». Des conventions portant entre autres sur la régularisation de la situation des personnels occupant des postes en voie de disparition et encore le logement et les promotions. Il a néanmoins tenu à nous expliquer que de façon plus particulière les revendications du Cnapeste en ce moment sont d'une autre nature dans les wilayas de Blida, Tizi Ouzou et Béjaïa. Selon lui, il est urgent de régler la crise qui subsiste depuis des semaines, aujourd'hui. Messaoud Boudiba a en outre été ferme et catégorique en indiquant que «la grève illimitée est maintenue quoi qu'il arrive, et ce, jusqu'à l'ouverture d'un vrai dialogue avec Nouria Benghebrit». Même son de cloche du côté du coordinateur national du Syndicat, Salim Oualha. Contacté un peu plus tôt dans la matinée, il s'est dit «plus que satisfait du taux de suivi de la grève à travers les établissements du pays». «Les adhérents à notre syndicat ont tous, sans exception, suivi le débrayage», a-t-il indiqué. Tout en soulignant que l'engouement est présent, Salim Oualha a émis le souhait que le taux de suivi continuera d'augmenter durant la journée. Lui aussi a assuré que le taux supérieur a été enregistré au niveau des lycées. En revanche, il explique que le manque d'enthousiasme au niveau du palier du primaire se traduit par «certaines pressions administratives». Suite à la tenue, comme prévu, de cette grève, le ministère de l'Education nationale n'a pas tardé à réagir. La ministre a annoncé que la justice a demandé «la suspension immédiate» de ce débrayage qu'elle déclare «illégal». Elle ira encore plus loin, en affirmant que dans le cas de figure où le Cnapeste ne met pas fin à sa grève, tous les employés l'ayant suivi auront pour sort «le licenciement définitif». Des propos qui ne raviront sans doute pas les adhérents de ce syndicat qui, après avoir entamé cette grève, espéraient amener la tutelle à leur apporter une réponse favorable. Eux qui se disent déterminés à poursuivre leur mouvement, cette décision mettra-t-elle un terme à la grève ou au contraire, envenimera-t-elle encore plus les choses?