Le théologien musulman suisse Tariq Ramadan, visé par deux plaintes pour viol en France, a été présenté hier, à un juge d'instruction à Paris en vue d'une mise en examen. Au terme de ses deux jours de garde à vue, l'islamologue de 55 ans a été déféré au parquet de Paris. Une information judiciaire pour viol et viol sur personne vulnérable a été ouverte et son placement en détention provisoire demandé. Trois juges ont été désignés, signe de la complexité de l'affaire ou de l'amplitude des investigations envisagées. Depuis le scandale lié au producteur américain Harvey Weinstein, qui a entraîné une libération de la parole de victimes d'abus sexuels, deux femmes dont Henda Ayari avaient accusé, fin octobre, le théologien de les avoir violées, l'une en 2009 à Lyon, et l'autre en 2012 à Paris. Ce petit-fils du fondateur de la confrérie égyptienne islamiste des Frères musulmans, accusé par ses détracteurs de promouvoir un islam politique, avait alors dénoncé «une campagne de calomnie». La personnalité de Tariq Ramadan, fin polémiste et intellectuel brillant sur bien des plans, a toujours dérangé certains milieux en France et, plus largement en Europe.