La résistance du FFS a fini par céder le pas devant la pression de l'administration et de la justice. Jusqu'à hier, vendredi, la totalité des communes de Béjaïa était entre les mains des secrétaires généraux nommés comme administrateurs chargés de la gestion des affaires courantes des communes. La résistance du FFS dans les municipalités pourvues d'assemblées élues le 10 octobre dernier a fini par céder le pas devant la pression de l'administration et de la justice et l'absence de soutien populaire tant désiré par le parti d'Aït Ahmed. Il faut dire que l'enthousiasme populaire pour la cause des élus n'étaient au rendez- vous pour faciliter une quelconque mobilisation et par voie de conséquence espérer renverser la vapeur. Le Front des forces socialistes a tenu ce mercredi son troisième meeting à Tazmalt depuis la signature du décret présidentiel relatif à la dissolution des APC en Kabylie. Cette rencontre avec la population s'est soldée par la remise des documents officiels et des sceaux de la République aux citoyens. C'est d'ailleurs l'unique commune où les choses se sont déroulées comme voulu par le FFS. Partout ailleurs, les consignes, les documents en question, ont été remis directement aux personnes désignées par les pouvoirs publics. Le même groupe de citoyens à qui les documents avaient été remis s'est immédiatement rendu à l'APC pour les remettre au désormais premier homme de la commune, en l'occurrence le secrétaire général de l'APC. Ainsi donc les élus du Front des forces socialistes, qui auront brillé par une protestation pacifique mais symbolique, ont fini par céder à la pression allant jusque dans certains cas obéir à la démarche de l'administration pendant que leurs pairs du FLN ont tout bonnement accepté de rendre les «armes» sans marquer de protestation, plus particulièrement depuis que le décret présidentiel était publié dans le Journal officiel. Au FLN, on préfère préserver les forces pour la prochaine campagne électorale des partielles qualifiée au demeurant «de baromètre pour le FLN» par le ministre de la Formation professionnelle lors de sa visite à Béjaïa. Au RND, c'est le même branle-bas de combat qui est à noter. Le parti d'Ahmed Ouyahia n'a jamais été aussi enthousiaste à l'égard d'une élection comme il l'est aujourd'hui, croyant dur comme fer que la victoire est à sa portée. Le RCD et L'UDR, qui se partagent déjà le même collectif de militants si l'on considère que la majorité des militants du deuxième sont issus des rangs du premier, se préparent eux aussi activement pour cette échéance. Si pour le premier il s'agit de retrouver une place perdue, pour le deuxième il s'agit là d'un véritable test de son poids sur la scène locale. Il reste l'énigmatique cas du FFS qui, n'ayant pas encore digéré sa révocation, prendra sans doute du temps avant de rendre publique sa position par rapport aux partielles. D'ores et déjà, deux tendances s'affrontent à l'intérieur de la structure autour de la question de la participation. Les jours à venir nous renseigneront un peu mieux sur l'option du FFS qui ne voudra sans doute pas perdre son «fief». Il y a enfin les indépendants que tout un chacun donne comme les grands gagnants. Quatre formations politiques et des listes indépendantes vont se disputer les prochaines partielles pour un mandat qu'on dit déjà plus long que les précédents. Il sera de sept croit-on savoir. Et c'est ce qui explique cet empressement des uns et des autres. Une bataille acharnée s'annonce pour la rentrée prochaine pourvu que les choses se déroulent dans la sérénité.