Ramenées depuis la Mitidja et notamment de Blida, des fleurs finalement reviennent cher. Le kabyle assez rigoriste n'a pas de penchant particulier pour les fleurs, même si les jeunes ont tendance à «le dire avec des fleurs». Aussi et à Tizi Ouzou comme dans les villes de l'intérieur, les fleuristes sont assez rares. Certes quelques-uns existent à Tizi Ouzou-ville et aussi à Draâ Ben Khedda et récemment à Tigzirt, à Tadmaït et aussi à Azazga pour ne citer que quelques villes de l'intérieur. Cependant, il faut dire que cette activité est finalement récente et ces fleuristes ne travaillent réellement qu'en été. «Avec les décorations des voitures nuptiales il y a tant de choses à faire ! Mais le temps des fleurs ne dure pas!» dira un de ces fleuristes. Les décorations de ces voitures, une habitude importée d'ailleurs tant elle est étrangère à la mentalité kabyle commence à poser le problème d'approvisionnement. Comme d'ailleurs de plus en plus de jeunes ont tendance à acheter surtout en des périodes bien précises, des fleurs. Les adultes et notamment les semblent attirées par cette mode et ont tendance à vouloir offrir des fleurs en lieu et place des traditionnels oeufs et autres gâteaux qu'elles ont tendance à offrir lors des visites familiales. Le point bloquant pour cette habitude est la cherté de ces fleurs. Si la décoration d'un véhicule revient à plus de 5000 DA selon le type de fleurs choisies et surtout le véhicule à décorer, la rose, la reine des fleurs, est cédée quant à elle à partir de 50 DA l'unité! D'où cette profusion de roses en plastique qui sont une insulte à la nature. L'horticulture reste tout de même un fait rare en Kabyle. Cela est dû d'abord au fait que rares sont les paysans qui s'intéressent à la chose considérée comme étant superficielle et donc pas « noble » et aussi au manque de surfaces irriguées. Les fleurs étant une production avide d'eau et aussi une production demandant des techniques spéciales et des terres idoines. La culture des fleurs encore peu lancée en Kabylie pourrait si elle est sérieusement envisagée d'abord donner des emplois à beaucoup de jeunes mais surtout faire baisser les prix et ouvrir des opportunités à une petite industrie de transformation. Enfin les pouvoirs publics peuvent aider à cette pratique avec la multiplicité des retenues collinaires.