Il va falloir aux clubs acquéreurs s'entendre avec ceux chez qui les joueurs sont sous contrat. Depuis mardi dernier, la commission ad hoc de la Ligue nationale chargée d'étudier les litiges en matière de transferts de joueurs est opérationnelle. Cette commission, présidée par M.Hamid Hadadj, le président de la commission de discipline, comprend deux avocats spécialement recrutés par la LNF. Cette commission a pour mission essentielle de jouer la conciliatrice entre deux parties. Elle ne peut en aucune manière intervenir dans le domaine des sanctions. C'est pourquoi elle a commencé par recevoir des responsables de clubs et leur a donné jusqu'à aujourd'hui pour s'arranger, faute de quoi, elle transmettra les dossiers à la chambre des résolutions des litiges de la FAF. C'est cette dernière qui aura le pouvoir de juger s'il y a eu faute ou non, auquel cas elle pourra mettre en action le dispositif disciplinaire arrêté récemment par le bureau fédéral. Ce que l'on sait, c'est que des cas comme celui de Kamel Maouche et Fahem Ouslati ont été profondément étudiés. En convoquant les dirigeants du MCA et de l'USMA pour le premier et ceux du CRB et de la JSK pour le second, c'est que les deux joueurs avaient bien signé, la saison dernière, un document qui atteste qu'ils sont toujours signataires dans leurs clubs d'origine. Si Maouche et Ouslati ont signé à l'USMA et à la JSK, alors qu'ils étaient toujours sous contrat avec respectivement le MCA et le CRB, ils risquent gros. Une source proche de la fédération nous a appris que les deux joueurs seront suspendus même si les deux clubs venaient à s'entendre car ils tombent sous le coup de la nouvelle réglementation qui interdit à un joueur de signer dans un club alors qu'il est sous contrat avec un autre. En outre, ces deux joueurs affirment que les contrats détenus par le MCA et le CRB seraient des faux. Si ces deux clubs venaient à prouver le contraire, ce n'est pas demain que Maouche et Ouslati rejoueront au football. C'est le même cas de figure qui se pose pour Mehdaoui, signataire au MCA alors qu'il reste lié à l'USM Blida. Par contre, pour Badache et Bouguèche, tout semble être rentré dans l'ordre et, selon notre source, ils étaient libres de tout engagement vis-à-vis du club blidéen. Ils seront, de la sorte, aisément qualifiés au MCA. Pour ces trois joueurs, le président du club blidéen, M. Mohamed Zahaf, a dit qu'il ne les retiendrait pas, mais il invite les dirigeants du MCA à s'asseoir avec lui autour d'une table pour discuter du montant du transfert. Ces histoires démontrent que les dirigeants des clubs acquéreurs agissent avec beaucoup de désinvolture et croient énormément les joueurs lorsque ceux-ci affirment qu'ils sont libres. Il y a des habitudes à prendre dorénavant lorsque s'ouvre une période de transferts, notamment celle qui consistera à prendre attache avec un club pour connaître la situation administrative d'un joueur. Ce dernier est souvent un gros menteur et pense que son nouveau club finira toujours par trouver une solution. Avec la menace de suspension qui s'agite, le joueur finit par réfléchir à deux fois avant de quitter, sans mot dire un club où il est toujours sous contrat. Ce n'est là que le début d'une nouvelle ère que l'on voudrait voir plus cohérente et moins hypocrite dans un avenir immédiat.