La ministre de l'Education nationale Le Cnapeste a réagi au point lié à la réhabilitation des enseignants radiés et parle d' «humiliation de ce corps». Dans la spirale d'un conflit social qui perdure, dans le secteur de l'Education nationale, la responsable de celui-ci, Nouria Benghebrit, a de nouveau insisté hier en parlant de la grève du Cnapetse, affirmant que «les portes du dialogue sont toujours ouvertes avec les partenaires sociaux et qu'elles le resteront». Elle a déploré dans ce sens le fait qu'aux portes des examens, «des classes sont restées sans enseignants pendant des semaines». Elle en appelle par conséquent aux initiateurs de ce débrayage, entamé le 30 janvier dernier, afin de «faire preuve de bon sens», car il y va de l'avenir de milliers d'enfants. Justifiant les mesures de licenciement, qualifiées de répressives et d'illégales par les enseignants grévistes, Nouria Benghebrit argumente que concernant les enseignants ayant reçu une décision de radiation, il est possible pour ces derniers de déposer un recours leur permettant de rejoindre normalement leurs postes de travail, et ce au niveau des directions de l'éducation où une commission se chargera d'étudier les dossiers en question, qui décidera du sort des enseignants. Elle a, par ailleurs, souligné que les dispositions prises par le département de l'éducation sont totalement justifiables, étant donné que le tribunal administratif a tranché et a déclaré cet arrêt de travail comme étant «illégal». Revenant sur les actions des élèves qui sont sortis dans la rue en guise de solidarité avec leurs enseignants, pour protester contre le licenciement de ces derniers, la responsable parle de «manipulation». Accusant les syndicalistes d'être à l'origine de ces manifestations, elle fait savoir que «ce sont eux qui ont incité les élèves à sortir pour semer le désordre». Persistant là-dessus et évoquant un «comportement dangereux pour l'école algérienne», Nouria Benghebrit a annoncé que le ministère a appelé à l'ouverture d'une enquête sur «les opérateurs» de cette situation. Parallèlement aux déclarations de Nouria Benghebrit, le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), tenait sa réunion extraordinaire. Les membres de l'entité syndicale n'ont justement pas tardé à réagir, et ce, sur le point inhérent à la réhabilitation des enseignants radiés. Pour le porte-parole du Cnapeste, Messaoud Boudiba, à travers cette décision, «la ministre tente de cacher ses erreurs». Revendiquant le droit de son syndicat à la grève «consacré par la Constitution algérienne», l'intervenant déclare que cette mesure n'est faite que «pour humilier les enseignants en les licenciant» et qu' «elle n'a pas le droit de radier un éducateur sous prétexte qu'il est en débrayage». Messaoud Boudiba poursuit en s'appuyant sur le fait que la tutelle use de son autorité afin de «faire en sorte que l'opinion publique soit contre le Cnapeste» et ce, en essayant de convaincre que le ministère de l'Education nationale ne fait que respecter la loi alors qu' «il est à l'origine de cette crise, en adoptant un comportement qui ne privilégie pas l'intérêt de l'élève». Le représentant du Cnapeste a, par ailleurs, estimé que son syndicat «rejette les décisions de licenciement» qui constituent d'après lui, «des carences pédagogiques» qui mettent à mal l'école algérienne en général. Pour rappel, depuis le début de la grève du Cnapeste, plus de 3000 enseignants ont été radiés de la Fonction publique. Des sources du ministère de l'Education nationale ont fait état du nombre de 5 000 grévistes qui ont regagné leurs postes de travail, «par peur de représailles».