Cette décision a été entérinée à l'issue du conseil national, qui a regroupé les représentants de 45 wilayas. La reprise des cours est motivée, nous a expliqué Messaoud Boudiba, chargé de communication du Cnapest, par les pressions exercées par la tutelle sur les enseignants grévistes. Mais le combat ne s'arrête pas. Le Cnapest, explique son chargé de communication, compte revenir à la charge après la tenue de son prochain conseil national dont la date n'est pas encore fixée. M. Boudiba, que nous avons contacté hier par téléphone, nous a confirmé l'information selon laquelle plusieurs enseignants grévistes ont été radiés de leur poste. Sans, toutefois, donner le nombre exact de ces enseignants, notre interlocuteur a affirmé que plusieurs wilayas du pays sont touchées par ces sanctions. «C'est vrai que nous avons décidé d'arrêter le mouvement de protestation, nous l'avons fait pour l'intérêt des élèves, mais nous n'allons pas baisser les bras quant à ces licenciements abusifs des enseignants», a-t-il argué, menaçant de reprendre le débrayage si le ministère refuse de réintégrer ces enseignants. Le deuxième homme du Cnapest a fait part du climat de tension qui régnait lors de la réunion du conseil national du syndicat. Il y avait une grande divergence concernant la reprise ou la poursuite de la grève. L'orateur a expliqué que ni le Cnapest ni les enseignants ne sont convaincus par cette reprise des cours, vu «la méthode illégale» utilisée par la tutelle pour obliger les enseignants grévistes à suspendre leur mouvement. Le ministère de l'Education nationale a, rappelle-t-on, saisi la justice à propos de cette grève. Les enseignants ont, donc, cédé à la pression et reprennent le travail par crainte d'être suspendus de leurs postes. La reprise des cours dans le primaire et le secondaire a eu lieu le jour même de l'entrée en vigueur des premières mesures. Le Cnapest, quant à lui, a pesé le pour et le contre lors de son conseil national et décidé de suspendre la grève tout en dénonçant les agissements de la tutelle qui ignore totalement, selon le chargé de communication du syndicat, les revendications de la famille de l'éducation, avec le souci de sauver l'année scolaire. «Il n' y a plus de dialogue entre nous et la tutelle», regrette M. Boudiba.