Les imams doivent imiter les jeunes et utiliser Facebook Les imams ont une responsabilité très lourde face à cette déferlante extrémiste qui se propage telle une traînée de poudre sur la Toile. La guerre contre l'extrémisme et le sectarisme sur la Toile est imminente, c'est le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, qui confirme cette nouvelle démarche, en incitant les imams à se mettre au diapason et assimiler le plus rapidement possible les rudiments des technologies de l'information et de la communication (TIC) et leur maniement. Cette guerre relevant de ce que l'on appelle «les guerres de quatrième génération», opte pour l'investissement de la Toile en touchant une plate-forme aussi nombreuse que massive, dans la perspective d'influer sur les opinions et les consciences. Dans ce sillage, le ministre a appelé les imams à «mettre à profit les nouvelles technologies et à investir les réseaux sociaux pour lutter contre l'extrémisme et le phénomène sectaires et promouvoir les véritables préceptes de l'islam», a rétorqué Mohamed Aïssa à l'encontre des imams. Le ministre sait bien que la prédication via le Net a pris une ampleur importante, surtout que cette dernière est assurée par des prédicateurs utilisant la Toile sur fond d'une approche répondant à une conception dévoyée de l'enseignement des préceptes de la religion musulmane. Tous les défis de la tutelle à travers ses imams, consiste à parer à cette montée et recrudescence du «takfirisme» et le sectarisme wahhabite qui prend une dimension tentaculaire sur le plan médiatique et sur le Net à la fois. Les imams ont une responsabilité très lourde, face à cette déferlante extrémiste qui se propage telle une traînée de poudre sur la Toile. D'ailleurs, le ministre focalise toute son attention sur cet outil efficace, mais aussi sensible pour contrer les discours qui versent dans l'intolérance, la violence et l'apologie du crime. Dans ce sens, Mohamed Aïssa a souligné que «la société algérienne a besoin d'un discours modéré d'éducation et de sensibilisation visant à ancrer l'amour de la patrie chez les Algériens et leur rappeler les vertus de la stabilité, d'autant plus que l'Algérie a vécu dans les années 90 une période difficile», a asséné le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs. La conception prônée par le ministre Mohamed Aïssa est basée sur une réalité et une situation qui s'inspirent d'un contexte où l'Algérie a payé un lourd tribut à cause de ces déviations et extrémismes sous couvert de la religion pour attiser les feux de la discorde et de la violence. L'appel de Mohamed Aïssa aux imams d'ouvrir des pages sur Facebook au nom de leurs mosquées et de leurs noms personnels, se veut comme un moyen prépondérant pour faire dans la prévention éducationnelle et morale avec un sens de l'enseignement, en puisant dans les valeurs et des caractéristiques propres à l'islam ancestral de l'Algérie, connu par sa modération et sa tolérance de par l'histoire. La bataille du Net est aussi la bataille au sein des mosquées comme campagne complémentaire, pour faire face aux faux prédicateurs, et ceux qui font la promotion du discours extrémiste importé du Moyen-Orient, prêchant un islam tendancieux et clivant. Le sectarisme qui revient dans les déclarations du ministre Mohamed Aïssa, se fait clarifier à travers cette attaque sournoise de certains «prédicateurs» installés dans le pays, mais qui reçoivent des directives de leurs mentors du Moyen-Orient dans l'objectif de déstabiliser les pays qui ne s'inscrivent pas dans une démarche obéissant à une vision géostratégique visant la mise en branle de toute une feuille de route dans la perspective de l'enrôler dans le sillage des puissants qui cherchent à asseoir les jalons d'un nouveau Moyen-Orient répondant à une logique séparatiste, communautariste et extrémiste pour faciliter la dislocation des Etats. Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs a rappelé que 33% des Algériens, soit 14 millions, utilisent Facebook, selon les dernières statistiques, ce qui renseigne sur ce potentiel, voire une armée d'internautes constituant une assiette aussi importante en termes d'opinion qui pourrait être orientée de façon désastreuse et nuisible. La mission des imams aujourd'hui, consiste en la mise à jour de leurs connaissances et de leurs conceptions en matière d'enseignement des préceptes de l'islam en ayant comme priorité, la défense des valeurs de la République sans se perdre dans des définitions dogmatiques relevant d'un enseignement classique sans fondement ni effet sur la réalité de la société. Autrement dit, la société deviendra la proie de ces «takfirites» et salafistes qui visent à faire de cette opinion potentielle une matrice, voire une arme de destruction de leurs pays. Les imams sont dans l'obligation de faire leur mue in extremis pour couper l'herbe sous les pieds de ces aventuriers qui minorent la religion en une espèce de secte ou d'ersatz hybride servant à des buts qui font dans le séparatisme, le communautarisme et le sectarisme, qui ne sont que la négation de l'Etat et la République digne de ce nom.