Les Africains devraient utiliser leurs propres matières premières pour obtenir des produits finis. Près d'une centaine d'opérateurs, hommes d'affaires, représentants de divers ministères et organismes économiques...ont participé hier à une rencontre initiée par l'ambassade d'Afrique du Sud à Alger pour sensibiliser les éventuels investisseurs algériens à se rendre dans ce pays pour contribuer à l'édification économique de l'Afrique du Sud post-Apartheid. Ce séminaire, qui s'est déroulé grâce à une collaboration étroite avec l'Agence nationale de promotion des exportations -Agex (ex-Promex), que préside M.Mohamed Benini, a été principalement animé, outre l'ambassadeur sud-africain Super R. Moloi et M.Benini, par deux représentants du ministère sud-africain du Commerce et de l'Industrie. Devant un parterre plutôt nombreux pour cette période de congés réunis, au siège de l'Agex, les conférenciers ont plaidé pour une coopération économique qui devrait être axée sur une complémentarité malgré la différence de niveau des industries et vecteurs économiques des deux pays. M.Benini a souligné l'importance de ce genre de rencontres qui ne pourraient que faire apparaître les opportunités de partenariat en multipliant leur fréquence. Il a également insisté sur la qualité et le profil des opérateurs algériens qui sont à même de rehausser le partenariat, surtout productif et pour d'emplois, entre les deux pays. Le représentant du ministère sud-africain du Commerce et de l'Industrie a, pour sa part, relevé la qualité des relations bilatérales qu'entretiennent les deux pays tant sur le plan politique qu'économique. Rappelant le message du président Abdelaziz Bouteflika lors de la dernière réunion de la Haute commission binationale, présidée par les deux chefs d'Etat, qui indiquait que «les portes de l'Algérie sont grandes ouvertes à ceux qui veulent investir en Algérie», le représentant sud-africain a esquissé un tableau succinct de la situation économique de son pays. Celle-ci, a-t-il dit, avait été affectée par les attentats anti-américains du 11 septembre 2001 à l'instar de beaucoup de pays en développement avant de retrouver un taux d'inflation maîtrisé et une stabilité macroéconomique enviable. Cette stabilité a été confortée par une discipline d'action en politique fiscale adoptée par le gouvernement, entraînant ainsi une chute appréciable du déficit fiscal. L'orateur, qui a regretté le faible niveau des exportations de son pays vers les pays d'Afrique ou le Zimbabwe se trouve être la principale destination de ses exportations, estime que les Africains devraient utiliser leurs propres matières premières pour obtenir des produits finis à un moindre coût que ceux importés à coups de devises fortes. Lors du débat, des opérateurs algériens se sont inquiétés de l'éloignement et du coût de transport qui influeront indéniablement sur les coûts soumis à leur tour à une concurrence internationale surtout après la tombée des barrières douanières. Pour la langue anglaise, utilisée en Afrique du Sud dans ses échanges commerciaux, il a été rappelé par l'ambassadeur sud-africain que le président Bouteflika avait rétorqué à une appréhension similaire au cours de la réunion de la Haute commission binationale, que la langue n'est pas une barrière «Qu'adviendrait-il, lors d'échanges avec des Japonais? Les opérateurs devront-ils alors apprendre cette langue pour travailler?» s'était-il alors interrogé. L'ambassadeur a par ailleurs mis à l'écart la distance, certes longue, qui sépare les deux pays, mais qui ne devrait en aucun cas constituer un obstacle majeur tout en regrettant que des produits sud-africains, qui passent par la Méditerranée vers le vieux continent, soient achetés plus chers auprès de pays européens exportateurs des produits sud-africains ainsi importés vers les pays d'Afrique du Nord et autres régions du globe. M.Moloi, qui a fait un périple à travers plusieurs wilayas d'Algérie, a invité les opérateurs algériens à relever le défi avec confiance, et pour ce, il faudrait instaurer un flux d'informations économiques beaucoup plus développé. Un représentant du ministère du Tourisme a profité de cette occasion pour présenter les potentialités d'investissement touristique en Algérie, un documentaire fort éloquent avec chiffres à l'appui, quant aux infrastructures d'accueil, qui restent faibles au demeurant. Ce documentaire vantant les possibilités d'investissement dans ce domaine encore vierge où il reste beaucoup à faire, a été suivi avec beaucoup d'attention et intérêt par la délégation sud-africaine présente.