Les cadres et militants vont sillonner le pays dans ses quatre coins pour expliquer le bien-fondé du projet présidentiel. Ambiance ordinaire hier au siège national du Rassemblement national démocratique (RND). Trois jours après l'annonce faite par le chef de l'Etat de consulter le peuple le 29 septembre prochain, la campagne référendaire au RND ne semble pas encore entamée. C'est du moins ce que nous avons constaté de visu hier au siège du parti d'Ahmed Ouyahia. L'édifice jaunâtre, luxueux implanté au coeur de Ben Aknoun était quasiment vide si ce n'est la présence inévitable du chargé de la réception, assis derrière son bureau, «L'Expression» entre les mains et qui nous a informé que tout le monde était en congé. D'après lui rien n'est encore programmé en prévision de la campagne en faveur du projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale. Néanmoins, notre interlocuteur soutiendra que c'est à partir du 20 août prochain que les choses vont commencer à se dessiner. Tout autour du siège du RND il n'y avait en effet aucune banderole ni affiche portant des slogans favorables au projet présidentiel de réconcilier les Algériens avec eux-mêmes. L'ambiance était plutôt détendue. Aucun bruit, aucun «va-et-vient» n'est venu perturber la «quiétude» qui régnait au siège national du RND hier lors de notre passage dans un lieu habitué pourtant à beaucoup d'effervescence quand il est question d'évènements majeurs notamment lors de consultations électorales. Il semblerait ainsi que le RND, partie prenante du projet de réconciliation nationale et membre de l'Alliance présidentielle n'ait pas encore mis sur pied un «canevas» et ou un plan d'action pour engager correctement sur le terrain la bataille électorale pour convaincre aussi bien sa base que les citoyens encore sceptiques et / ou mal informés sur le contenu de la charte. Il reste néanmoins d'après les premières déclarations du porte-parole du RND M.Miloud Chorfi, au lendemain du discours du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, que le parti compte «mobiliser l'ensemble de ses militants et oeuvrer de concert avec les autres formations politiques à la réussite du projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale». A cet effet, l'état-major du RND, toujours d'après M.Chorfi, devrait se réunir demain jeudi au siège du parti à Ben Aknoun pour se concerter exclusivement sur le projet de charte. Un programme devrait être établi au terme de cette réunion à laquelle prendront part tous les cadres du parti et ce à travers toute l'Algérie. L'on sait déjà que les cadres et militants du RND vont sillonner le pays aux quatre coins pour expliquer aux gens le bien-fondé du projet présidentiel qualifié par la formation d'Ahmed Ouyahia de «projet civilisationnel qui sortira définitivement le pays de sa crise et le mettra sur la voie du développement». Encore une fois, le peuple est directement sollicité par le chef de l'Etat pour se prononcer sur une question cruciale et qui a toujours ravivé ses blessures. «Etes-vous d'accord sur le projet de la charte pour la paix et la réconciliation nationale qui vous est proposé?» La question s'adresse aux millions d'Algériens, elle ne souffre aucune ambiguïté et est claire comme de l'eau de roche. Les citoyens qui aspirent tous à la paix, la quiétude et la sérénité ont réellement le choix de changer la donne à propos d'un sujet qui fait couler beaucoup d'encre. Il reste bien sûr que les partis politiques favorables au projet et qui ont un ancrage au sein de la société devraient employer toute leur énergie afin d'amener les plus réticents à glisser le bulletin bleu (oui) dans l'urne. Quant aux terroristes-irréductibles, une porte de sortie leur est ouverte pour déposer les armes et profiter du projet de réconciliation nationale conformément aux dispositions prévues dans ce cadre par la loi. Les portes de la rahma se seront pas toujours ouvertes, car ceux qui auront choisi la voie de la terreur seront pourchassés jusqu'au dernier. «L'Etat va employer tous les moyens pour les éradiquer», a averti le chef de l'Etat au cours de son discours au Club des Pins.