La charte pour la paix et la réconciliation figure aussi parmi les points à débattre. Le mouvement citoyen des archs de Kabylie tient, à partir de demain, son université d'été à Béjaïa. Cette rencontre, première du genre dans les annales du mouvement, se veut un cadre de débat et de réflexion sur la situation politique actuelle et les enjeux qu'elle implique. Deux thèmes seront essentiellement abordés durant les quatre jours que durera ce regroupement. Il s'agit de «l'impact du mouvement citoyen sur la société : bilan et perspectives et situation politique : enjeux». Ces deux thèmes, qui ne sont pas des moindres, toucheront à tous les aspects de la vie politique du pays. Si le premier est manifestement lié au cheminement du mouvement citoyen en général et les perspectives dans lesquelles il s'agit de le projeter il n'en est pas de même pour le second qui sera manifestement en accord avec les enjeux actuels. La charte pour la paix et la réconciliation, le référendum, les partielles et le processus électoral en général figurent aussi parmi les points à débattre. Il s'agit aussi, précise le délégué de Sidi Aïch, M.Bezza Benmansour, de «lancer la réflexion et le débat sur la charte citoyenne que le mouvement a inscrit dans le document de mise en oeuvre de la plate-forme d'El Kseur ». Un document qui, pour rappel, a été accepté par les pouvoirs publics lors de la signature de l'accord global entre le mouvement citoyen et les représentants de l'Etat, le mois de janvier dernier. Plus de 800 participants sont attendus à ce regroupement qu'abritera la résidence universitaire Iryahen. Il s'agit de tous les délégués ayant travaillé de près ou de loin avec le mouvement et des représentants de la société dont les associations et syndicats. Des personnalités seront aussi conviées à ce rendez-vous. On citera entre autres Ali Yahia Abdenour et Abdeslam Abdenour. Il en sera de même pour de nombreux artistes et avocats, soit tous ceux qui se sont impliqués dans les événements douloureux du Printemps noir 2001.Tout ce beau monde aura à payer des frais de participation fixés à 100 Da par personne. Le gros des factures sera pris en charge par des partenaires, dont les opérateurs économiques de la région, croit-on savoir. Cette rencontre intervient dans une conjoncture marquée essentiellement par le débat lancé autour du référendum portant sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale que le président de la République a mise tout récemment sur le tapis. A ce titre, le mouvement citoyen aura à se prononcer sur le sujet en précisant sa position aussi bien sur le référendum que sur son objet comme l'avait fait savoir un autre délégué, Farès Oudjedi lors d'un entretien qu'il nous avait accordé au lendemain du discours du président de la République devant les cadres de la nation, annonçant l'organisation du référendum sur la charte pour la paix et la réconciliation. Ce sujet d'intérêt national focalisera forcément les débats pour aboutir à une position fixe du mouvement. La question du dialogue entamé depuis le début de l'année sera l'autre point aussi important. Les participants à cette université d'été auront à en évaluer le parcours et tous les acquis arrachés. Partant, il s'agit d'inscrire le mouvement dans l'avenir ; à ce sujet il sera surtout question du statut du mouvement après le dialogue. Restera-t-il un mouvement citoyen indépendant faisant contrepoids à tous les acteurs exerçant le pouvoir ou va-t-il se transformer en parti politique comme le souhaitent certains? Ce sont des questions qui trouveront assurément leur réponse à l'issue de ce regroupement qui revêt un caractère capital aussi bien pour les délégués que pour les citoyens en général.