C'est dans la grande salle de spectacle de la Maison de la culture de Béjaïa que les délégués des archs de Kabylie ont élu domicile dans la nuit de jeudi à vendredi pour un conclave ordinaire marqué par la présence de pas moins de 13 délégations représentant les wilayas affiliées au mouvement. Cette rencontre de l'instance suprême du mouvement citoyen des archs a été ouverte juste après la commémoration du 5e anniversaire de l'assassinat de Fouad Adra à Tifra et a été dédiée à feu Mohamed Boudiaf et Matoub Lounès. L'évaluation du processus de dialogue, l'analyse politique générale et les perspectives dans lesquelles il s'agit de projeter le mouvement ont été les deux points retenus à l'ordre du jour. Après l'adoption de l'ordre du jour, le porte-parole de la délégation des archs, en pourparlers avec les pouvoirs publics, a fait un bilan des acquis du dialogue, notamment depuis le dernier comité de suivi. Le document final, l'officialisation de tamazight et l'allocation chômage feront l'objet de discussions lors d'une prochaine rencontre, car, non encore réglés. Dans leur analyse de la situation politique du pays, les archs ont estimé que «la classe politique est inhibée» et que «la Charte pour la paix n'a fait qu'encourager le retour de l'islamisme». Pour les archs, «l'effervescence et l'agitation politico-médiatique du sérail n'offrent pas une lisibilité à même de permettre une lecture fiable du développement», mais ajoutent-ils «témoigne d'une course effrénée pour le contrôle du pouvoir dans la perspective des échéances électorales à venir». Ce n'est pas pour autant qu'ils s'interdisent une rencontre avec Belkhadem, bien au contraire, la recherche du créneau pour le faire est d'actualité. En matière de perspectives, les archs de Kabylie ont décidé de mettre en place un groupe de réflexion dans la perspective de l'organisation d'une université d'été pour évaluer le cheminement et le fonctionnement du mouvement.