Située sur la RN 26, cette localité dépendant administrativement de la commune de Tazmalt (50 km au sud de Béjaïa) et composée d'habitations éparses, vit sous l'épée de Damoclès. C'est peut-être la seule agglomération qui possède encore deux passages à niveau, l'un gardé, l'autre non, sur une distance ne dépassant pas un jet de pierre. Ailleurs, ceci a disparu. Passage obligé pour tous les habitants du douar d'Ath Abbès, Allaghan, dont la signification en tamazight serait soit le pluriel de allagh (cerveau), soit le nom donné à une couche de blé humectée, fut connu jadis pour sa gare ferroviaire et également toutes ses fermes, ses oliveraies et toute cette production agricole qui fut tant de fois primée à l'étranger. Aujourd'hui, les bâtisses poussent comme des champignons au détriment de tout aspect environnemental et l'agglomération est exposée à un autre danger, celui de la menace d'inondations perpétuelles par la crue de l'oued qui porte le même nom. Maintenant, à l'approche des premières averses automnales, les habitants d'Allaghan ont peur des premières crues de l'oued qui, semble-t-il, aurait subi une déviation de son cours depuis l'ère coloniale. Cette déviation aurait permis à certains propriétaires terriens de préserver leurs biens sans se soucier du reste. A ce jour, rien n'est fait par les services concernés, mis à part l'«ouverture» de la RN 26 après que les crues l'eurent bloquée. En résumé, les gens d'Allaghan sont exposés à tous les dangers, routier et ferroviaire, en plus du lot quotidien de difficultés la vie. Mais l'espoir reste toujours permis, une agence postale et une antenne de mairie ne vont sans doute pas tarder à ouvrir. Ces deux structures seront peut-être opérationnelles à la rentrée sociale.