L'Algérie aura une population importante de sous-traitants industriels d'ici à quatre ans, suite au rythme de développement de la filière. Un pas vient d'être franchi dans la perspective de faire connaître à l'international, des produits et équipements mécaniques, électroniques et électriques fabriqués en Algérie. En effet, une vingtaine d'entreprises algériennes (six publiques et 14 privées) ont participé au Salon des savoir-faire en sous-traitance industrielle (Midest) qui a été clôturé hier à Villepinte (Ile-de- France), lequel est qualifié de plus grand événement mondial dédié exclusivement à la sous-traitance industriel, car regroupant l'ensemble de l'écosystème depuis les start-up jusqu'aux grands groupes industriels, en passant par les offreurs de produits, solutions et équipements, les sous-traitants et les pôles de compétitivité et les centres de recherche. Ainsi on peut avancer que les produits de la sous-traitance industrielle «Made in Algeria», exposés à ce salon témoignent au moins d'une chose: montrer à l'international le savoir-faire local dans le domaine. Il faut dire que ce salon a été mis à profit par les exposants algériens afin de rechercher un partenariat dans le cadre du développement industriel de l'Algérie et de passer à l'exportation. Dans cette perspective, l'on a appris que plusieurs contacts ont été établis entre les opérateurs nationaux et des opérateurs industriels français, lesquels après découvert les produits algériens se sont montrés curieux d'en savoir un peu plus sur les opportunités d'affaires en Algérie, dans le créneau de sous-traitance industrielle. Et dans ce cadre «des discussions sérieuses ont été entamées avec un opérateur industriel français qui souhaite acheter les produits» d'Orsim, entreprise spécialisée dans la fabrication et la commercialisation des produits de boulonnerie et de visserie standard et spécifiques, a indiqué Brahim Melouk, directeur central à Algerian Group of Mechanics (AGM) repris par l'agence Algérie presse service (APS). Toujours selon cette même source, plusieurs entreprises ayant acquis un savoir-faire, méritent une attention particulière, à l'image d'Alemo, une Entreprise publique économique, créée en 2002 et filiale à 100% de l'Entreprise nationale de production de machines-outils (EN-PMO), partenaire du projet Peugeot Algérie. Pour rappel, cette entreprise est spécialisée dans la fabrication de la machine-outil, la fourniture d'équipements industriels et les prestations de services. Il y a lieu de croire que cette participation d'entreprises algériennes versées dans la sous-traitance industrielle, notamment dans le segment mécanique, illustre sans aucun doute le fait que ce secteur d'activité est sur la bonne voie. C'est d'autant plus vrai dès lors que le gouvernement encourage les investisseurs qui seraient intéressés. En effet, le gouvernement dans le but de créer une véritable industrie mécanique, a consenti des millions, voire des milliards de dollars à travers notamment la concession de terrains, en concédant des régimes fiscaux préférentiels, en exemptant également tous les sous-traitants qui interviennent dans la production d'ensembles et de sous-ensembles destinés aux produits et équipements mécaniques, électroniques et électriques, des droits de douane et de la TVA. Autrement dit: créer en parallèle de l'industrie du montage une filière d'équipementiers et un réseau de sous-traitance de qualité à même d'augmenter le contenu local, c'est-à-dire le taux d'intégration et également de répondre à la demande des producteurs d'automobiles locaux car ces derniers sont contraints, en vertu de l'article 52 de la loi de finances 2014, de passer à un taux d'intégration d'au moins 40% au bout de 5 ans d'activité. En somme et à travers ce dispostif, l'investissement dans le créneau de la sous-traitance automobile reste porteur en Algérie. Il le sera encore pour longtemps dans la mesure où, en plus des constructeurs qui ont déjà démarré leur activité, d'autres vont intervenir ce qui en soi va encore développer le tissu industriel local de la sous-traitance automobile et par voie de conséquence, créer des centaines de postes d'emplois permanents. Chose qu'a soutenue le P-DG d'Algerian Group of Mechanis (AGM SPA), Bachir Dehimi. Ce dernier, qui s'exprimait lors du salon Midesta, a par ailleurs affirmé dans ce sens «L'Algérie aura une population «importante» de sous-traitants industriels d'ici à 4 ans à la faveur d'un nouveau cahier des charges relatif au montage automobile, du 28 novembre 2017 et du rythme de développement de la filière». A propos de la sous-traitance, notamment dans la filière de la mécanique, le P-DG a indiqué: «Elle a beaucoup évolué, et de préciser: le taux d'intégration se situe entre 25% et 80%». De plus, ce responsable, qui est également haut responsable à la coopération industrielle et technologique algéro-française, a annoncé qu'un grand rendez-vous d'affaires entre les opérateurs des deux pays sera organisé par Business France le 21 juin prochain à Paris. Et de préciser enfin à ce sujet «que toutes les filières et branches d'activité de l'industrie seront représentées lors de ce rendez-vous d'affaires.