Le parti marocain «Ennahdj Eddimocrati» (la Voie démocratique) conditionne le règlement de la question sahraouie par la nécessité de se conformer à la légalité internationale et l'organisation d'un référendum sur l'autodétermination des Sahraouis. Une disposition qui, faut-il le dire, ne cesse d'être réclamée par la communauté internationale. S'agit-il d'une révolution qui éclate au grand jour? Le peuple sahraoui vient donc, à la faveur de cet important énoncé, gagner un allié à l'intérieur même du territoire chérifien. La position de cette formation politique marocaine étonne plus d'un, surtout lorsqu'on sait que tous les partis politiques sont contrôlés par le Palais royal. Il faut dire que depuis La nomination de M.Peter van Walsum, en qualité d'envoyé personnel du SG de l'ONU, M. Kofi Annan, sur la question du Sahara occidental, ne peut être expliquée que par un tour de force en faveur des Sahraouis. D'ailleurs, leur cause a pris une bonne tournure depuis cette nouvelle désignation. La même formation politique, en l'occurrence «Ennahdj Eddimocrati» a émis le voeu que la récente libération des derniers prisonniers marocains par le Front Polisario puisse contribuer au règlement du conflit du Sahara occidental. Pour preuve, le secrétaire national d'Ennahdj Eddimocrati, Abdellah Elharif, avait exprimé, dans une lettre adressée au Palais royal en juillet dernier, sa désapprobation de la politique menée par le gouvernement de Rabat vis-à-vis de la question du Sahara occidental et plaidé pour une solution «démocratique» au différend. Une chose est sûre, cette position ne peut être expliquée que par une inversion de la tendance au sein de la société civile marocaine qui commence, semble-t-il, à reprendre du poil de la bête. Cela dit, le souverain marocain qui, il y a belle lurette, ne cesse de tourner le dos à la légalité internationale, se retrouve aujourd'hui boudé même à l'intérieur de son royaume. Mieux, des voix s'élèvent pour réclamer surtout un règlement «sur la base de la légalité internationale et l'autodétermination», en référence à la déclaration du parti la Voie démocratique. Une allégation faite à la suite de la libération, le 18 août dernier, par le Front Polisario des 404 prisonniers de guerre marocains. Le parti «Ennahdj Eddimocrati» a salué d'ailleurs cet élargissement et appelé le gouvernement de Rabat à «libérer les prisonniers d'opinion sahraouis». En outre, «Ennahdj Eddimocrati» a émis l'espoir que l'initiative du Polisario puisse «participer aux efforts tendant à trouver une solution démocratique du conflit du Sahara occidental». Ennahdj Eddimocrati a estimé aussi que l'élargissement des prisonniers marocains est «un pas important qui va dans le bon sens tendant à renforcer la paix dans la région et à renforcer les liens de fraternité entre ses peuples». Face à la lourdeur de la charge, le Palais royal n'a plus le droit de nager à contre-courant. Sa position est fragilisée par les récriminations émises par plusieurs pays, mais aussi par des parties marocaines.