La ville est sous le controle total des forces syriennes Toutes les opérations d'évacuation des factions extrémistes seront donc achevées aujourd'hui ce qui confirme la reprise totale du contrôle de la Ghouta orientale par l'armée syrienne, après l'évacuation hier du secteur de Qalamoun. Un nouvel accord d'évacuation de combattants du groupe Jaïch al-Islam de la ville de Doumeir, près de Damas, a été conclu hier avec le régime syrien, selon l'agence officielle Sana. Ce nouvel accord concernerait «près d'un millier de combattants» à Doumeir, dans la région du Qalamoun, à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de la capitale syrienne. Doumeir, comme d'autres bourgades près de Damas, était couvert jusque-là par un accord de «réconciliation», accordant le maintien dans les lieux de certains extrémistes en contrepartie d'un cessez-le-feu monnayé avec des aides et la fourniture de marchandises. Ainsi, tous les combattants de Jaïch al-Islam vont-ils quitter le secteur pour Jarablos, dans le nord syrien, Sana affirmant hier que les derniers extrémistes sont en train de déposer «les armes lourdes et intermédiaires» comme la semaine dernière à la sortie de Douma, leur dernière enclave. Toutes les opérations d'évacuation des factions extrémistes seront donc achevées aujourd'hui ce qui confirme la reprise totale du contrôle de la Ghouta orientale par l'armée syrienne et la garantie définitive de la sécurité de la capitale ainsi que de sa province. Le régime syrien et son allié russe sont en train par ailleurs de préparer d'autres négociations qui vont concerner d'autres secteurs après celui de Qalamoun en cours, pour appliquer le même accord à d'autres localités du Qalamoun. Nouvel objectif déjà annoncé pour l'armée syrienne, la reprise des ultimes poches encore dominées par le groupe Etat islamique, au sud de Damas. Des renforts militaires sont en train d'y être acheminés depuis deux semaines, déjà. Daesh se maintient depuis 2015 dans des quartiers comme ceux de Hadjar al aswad, Tadhamoun et Qadam à partir desquels des échanges de roquettes ont fréquemment lieu, ceux de lundi soir ayant tué un enfant dans la zone gouvernementale. L'attaque chimique présumée à Douma fait l'objet d'une enquête de l'Oiac dont les experts sont à pied d'oeuvre, ce jour même, à Douma alors que le gouvernement britannique en écho à Washington met en doute l'opération, arguant de sa «certitude» que les militaires russes ont «déjà enlevé toutes les traces relatives à l'usage du chlore» et d'autres produits toxiques. La Russie qui n'a pas cessé de mettre en garde les trois puissances occidentales contre les conséquences de leur intervention «illégale» contre un pays souverain a maintes fois exprimé son entière disposition à coopérer avec les enquêteurs de l'Oiac que Damas avait invité quarante-huit heures avant les frappes occidentales. Moscou a expliqué que l'arrivée des enquêteurs à Douma dépendait de la résolution de «certains problèmes de sécurité», la plupart des routes menant à cette enclave ayant été minées par les groupes terroristes bien avant leur départ pour Idlib ou le nord de la province d'Alep, à Jarablos. Une levée de boucliers avait été observée à La Haye (Pays-Bas) lorsque le directeur de l'Oiac, Ahmet Uzumcu, avait informé, au cours de la réunion d'urgence de lundi dernier, les membres du Conseil exécutif que «la mission n'avait pas encore débuté» contrairement aux prévisions, et c'est pourquoi Damas et Moscou ont dû répliquer que les accusations selon lesquelles la mission rencontrait des «entraves» étaient «totalement infondées». Les deux pays ont argué du fait que, bien avant les attaques occidentales, ils n'avaient pas cessé de se prononcer en faveur d'une «enquête impartiale» sous couvert de l'ONU, démarche rejetée par les trois puissances occidentales qui ont procédé aux frappes de sites censés «abriter des stocks d'armes chimiques», sans la moindre preuve probante. Et ces frappes ont eu lieu au moment même où les enquêteurs de l'Oiac étaient arrivés à Douma pour entreprendre leur mission qui devait initialement commencer dimanche dernier, mission qui consistera à «prouver l'utilisation d'armes chimiques» dans la zone d'où ont été exfiltrés les terroristes de Jaïch al Islam flanqués des Casques blancs. Ceux-ci ont été à l'origine de la campagne d'intoxication médiatique. La Russie avait alors tiré la sonnette d'alarme sur le fait que ces Casques blancs agissaient sous la coupe de «services secrets occidentaux en proie à une phobie anti-russe» avant de préciser, vingt-quatre heures plus tard, qu'il s'agit des services britanniques. Autant dire que la mission des enquêteurs de l'Oiac va être difficile, voire impossible, une semaine après les frappes occidentales, même si la zone est désormais entièrement sous le contrôle de l'armée syrienne et de son allié russe, après l'accord de reddition conclu avec Jaïch al Islam, le 9 avril dernier. Il aura d'ailleurs fallu trois jours pour transporter les combattants extrémistes et leurs familles vers la ville de Jarablos, dans le nord du pays, où se trouvent déjà concentrés plusieurs groupes terroristes d'envergure comme Fateh al Cham, ex-Al Nosra, branche syrienne d'Al Qaïda, qui s'est imposé à toutes les autres factions dans la ville et la province d'idlib, Ahrar al Cham, Faylak al Rahman et d'autres. Bien avant la déclaration britannique mettant en cause l'enquête de l'Oiac, l'ambassadeur américain Ken Ward auprès de cette organisation onusienne avait déjà donné le «la» en estimant que «les Russes pourraient avoir visité le site de l'attaque. Nous craignons qu'ils ne l'aient altéré dans l'intention de contrecarrer les efforts de la mission de l'Oiac pour mener une enquête efficace». Et d'ajouter: «Cela soulève de sérieuses questions sur la capacité de la mission d'enquête de faire son travail.» Ne restait plus aux pays alliés de Washington qu'à «exiger» de l'Oiac qu'elle «demande des comptes aux auteurs de l'attaque»chimique, ce que n'a pas manqué de faire son homologue britannique à La Haye. «Ne pas agir pour demander des comptes aux auteurs ne fera que créer le risque d'autres utilisations barbares d'armes chimiques, en Syrie et ailleurs», a-t-il même surenchéri sans qu'il soit évidemment besoin de l'interroger sur l'identité éventuelle des auteurs dont il parle. En clair, c'était à qui ferait le plus et sur ce plan l'ambassadeur français n'est pas demeuré en reste, proférant que la priorité est désormais «au démantèlement total du programme chimique de la Syrie», qui, à l'entendre, «a conservé un arsenal chimique clandestin depuis 2013». Pendant ce temps, des milliers de Syriens ont célébré lundi soir la victoire de la Ghouta au niveau de la place des Omeyyades, à Damas, ainsi qu'à Douma, et ils ont aussi dénoncé les attaques occidentales contre leur pays. De son côté, à Paris, le gouvernement Macron a annoncé, faute de pouvoir enlever Bachar al Assad de son poste, qu'il va lui enlever la Légion d'honneur...