Les terroristes seront évacués aujourd'hui et demain vers Jarablos «Un accord a été trouvé pour la sortie de tous les terroristes de Jaich al Islam dans les 48 heures» à destination de Jarablos, petite ville aux mains des rebelles dans la province d'Alep, à «condition qu'ils libèrent les otages qu'ils détiennent», a annoncé hier, l'agence Sana. Le régime syrien a annoncé hier un accord pour évacuer les combattants de Jaich al Islam de la ville de Douma, dernière poche rebelle aux portes de Damas, a rapporté l'agence officielle Sana. Les évacuations de l'ensemble des rebelles doivent se faire durant les prochaines 48 heures, a en outre précisé Sana. Cette nouvelle est tombée après plusieurs jours de tergiversations et d'annonces contradictoires, Jaïch al Islam affirmant tantôt avoir conclu un deal sur son évacuation avec les négociateurs russes et tantôt refusant toute idée de départ de l'enclave ultime de la rébellion. Cette situation a perduré au moins cinq jours, durant lesquels l'aviation syrienne soutenue par l'aviation russe a pilonné le secteur de Douma où étaient confinés les combattants de Jaïch al Islam et leurs familles ainsi que de nombreux civils utilisés comme boucliers par le groupe extrémiste. Comme c'est devenu l'usage depuis plusieurs mois, à chaque fois qu'une offensive de l'armée syrienne est sur le point d'aboutir à la chute d'une poche insurgée, il est aussitôt question de l'emploi d'armes chimiques que les factions islamistes brandissent, afin de susciter la mobilisation internationale en leur faveur et de leur sauver la mise en dernier ressort. Car avec ces accusations répétées dont ni l'Oiac ni l'ONU n'ont pu établir des preuves probantes comme n'a cessé de le réclamer la Russie lors des réunions du Conseil de sécurité visant à des résolutions autorisant des frappes contre le régime syrien - le but évident des groupes extrémistes -, l'objectif est de bénéficier de quelques jours, voire des semaines, de répit à la suite de quoi les évènements pourraient changer de cours. Des calculs vains et maintes fois anéantis par le cours des évènements. Réagissant aux nouvelles accusations formulées par les Etats-Unis, la Russie a affirmé hier, que le gouvernement syrien n'a pas employé d'armes chimiques lors de ses raids contre les groupes terroristes armés à Douma, dans la Ghouta orientale, contrairement à ce que laissent entendre plusieurs sources. «Nous démentons fermement cette information», a répliqué le général Youri Evtouchenko, chef du Centre russe pour la réconciliation en Syrie, selon des propos rapportés par les médias russes. «Nous sommes prêts, une fois que Douma sera libérée, à envoyer immédiatement des spécialistes russes en défense nucléaire, chimique et biologique pour recueillir les données qui confirmeront que ces assertions sont montées de toutes pièces», a-t-il ajouté. Le gouvernement syrien a repris ses raids aériens vendredi dernier contre cette ville située dans la Ghouta orientale, après une pause de 10 jours, au bout desquels l'échec des négociations avec le groupe terroriste Jaïch al Islam qui refusait de se rendre à Idlib ou dans la partie voisine située tout au nord d'Alep a été constaté. Il n'est pas, d'ailleurs, étrange que 24 heures après, ce même groupe adopte de nouveau une attitude de nature à faire cesser les raids, quand on prend en compte les divisions qui le minent et qui ont permis à Fateh al Cham, alias Al Nosra, de le supplanter. C'est à se demander s'il ne s'agit pas une fois de plus d'une attitude tactique, destinée à leurrer les forces armées syriennes et russes. Toujours est-il que le gouvernement syrien a confirmé hier, un nouvel accord alors que le groupe rebelle concerné n'a pas encore réagi sinon pour accuser Damas d'avoir lancé une attaque chimique sur Douma au cours des dernières 48 heures! Le fait qu'avec sa défaite, c'est toute la Ghouta qui va être désormais sous le contrôle du régime syrien, moins de deux mois après le début de l'offensive le 18 février dernier, ne peut justifier à lui seul de tels mensonges. Toujours est-il que l'agence Sana affirmait hier qu' «un accord a été trouvé pour la sortie de tous les terroristes de Jaich al Islam dans les 48 heures» à destination de Jarablos, petite ville aux mains des rebelles dans la province d'Alep (nord), à la condition qu'ils libèrent les otages qu'ils détiennent, conformément aux termes de cet accord. La même source a en outre indiqué que plusieurs dizaines d'autobus sont entrés dans la zone concernée de Douma en vue de cette évacuation. Le gouvernement syrien a confirmé quelques heures plus tard l'accord conclu avec le groupe terroriste tout en soulignant que «l'Etat a promis et rempli ses engagements de libérer tous les kidnappés de la Ghouta, y compris les habitants de la Douma, que les terroristes avaient utilisés comme boucliers humains». La Turquie qui mène une opération baptisée «Rameau d'olivier» dans le nord de la Syrie, afin de déloger les forces kurdes qui menacent sa frontière et dont elle est persuadée qu'elles pactisent avec le Parti des travailleurs du Kurdistan, une organisation terroriste, qui a mis son grain de sel dans le concert de voix qui accuse la Syrie d'avoir commis une attaque chimique à Douma. Ankara a en effet «condamné, hier, avec vigueur une attaque aux armes chimiques contre la ville rebelle de Douma, dans la Ghouta orientale, qui aurait tué des dizaines de personnes», ajoutant qu'elle «soupçonnait fortement le régime syrien d'en être responsable». «Nous condamnons avec vigueur l'attaque et nous soupçonnons fortement qu'elle ait été menée par le régime (de Bachar al-Assad), dont les antécédents en matière de recours aux armes chimiques sont connus par la communauté internationale», a ainsi proclamé le ministère turc des Affaires étrangères, dans un communiqué. Cette sortie ne peut que mettre mal à l'aise la Russie, partenaire dans le processus de paix de Astana, et avec lequel la Turquie du président Erdogan est parvenue, non sans difficulté au lendemain de la destruction d'un avion de chasse russe le long de la frontière turco-syrienne, à relancer la coopération économique et même militaire puisque Moscou s'est engagé à lui livrer les systèmes de défense aérienne S400. Une livraison que les observateurs et les experts de l'Otan ont vite fait de qualifier de «suspect», compte tenu du fait que Ankara est un maillon essentiel du pacte atlantique dans la région moyen-orientale. Une donne que la Russie n'ignore pas évidemment et qui illustre à quel degré de complexité la situation est parvenue actuellement en Syrie où le grand enjeu, concerne dans les prochaines semaines, le face-à-face entre l'armée turque en route vers Manbij et les forces américaines qui y sont cantonnées pour apporter un soutien aux YPG kurdes utilisées contre Daesh mais aussi contre l'Armée arabe syrienne depuis le début du conflit. Moscou et Téhéran dénoncent «l'intox» et le «complot» Le ministère russe des Affaires étrangères a qualifié hier d'»intox» les informations sur le recours des troupes syriennes à des armes chimiques à Douma, affirmant que ces allégations servaient à justifier une intervention militaire étrangère en Syrie.»Les intox sur un recours au chlore et à d'autres substances toxiques par l'armée syrienne se poursuivent. Une énième information fabriquée de ce type, qui concernait une attaque chimique présumée contre Douma, a émergé hier», indique la diplomatie russe dans un communiqué. Le ministère ajoute que les Casques blancs, cités comme étant l'une des sources de cette information, «ont à plusieurs reprises été pointés du doigt pour leurs liens avec les terroristes». «D'autres organisations auxquelles se référent les médias sont basées aux Royaume-Uni et aux Etats-Unis», dénonce la diplomatie russe. «Ces suppositions mensongères dénuées de tout fondement visent à disculper les terroristes ainsi que l'opposition radicale irréconciliable qui a refusé le règlement politique, et ce tout en cherchant à justifier un possible recours à la force par l'étranger», poursuit le communiqué. «Il faut une fois de plus mettre en garde qu'une intervention militaire sous des prétextes fabriqués, en Syrie où, à la demande du gouvernement légitime, sont déployés des militaires russes, est absolument inacceptable et peut entraîner les conséquences les plus graves», affirme la diplomatie russe. De son côté, l'Iran a dénoncé «un complot» contre le régime syrien. «De telles allégations et accusations par les Américains et certains pays occidentaux sont le signe d'un nouveau complot contre le gouvernement et le peuple syriens, et un prétexte pour une action militaire, qui va certainement compliquer davantage la situation dans ce pays et la région», selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères iranien.