La présence des émigrés ne dépasse pas le seuil de l'affectif. La saison estivale 2005 a baissé rideau. Les vacances sont finies. Nos émigrés qui sont venus en masse cette année, sont de retour «chez eux». A cet effet, après avoir bénéficié de quelques jours parmi les proches, et après avoir assisté aux fêtes familiales et profité des plaisirs de la mer, du soleil et des soirées estivales, les quelque 2 millions d'émigrés se sont embarqués dans les ports et aéroports du pays, en plus des autres points de passage, à destination de leurs pays d'accueil. A l'aéroport international Houari-Boumediene, de longues files d'attente sont formées chaque jour par les vacanciers pour procéder aux formalités d'embarquement. Selon un communiqué rendu public hier par les responsables de la Police des airs et des frontières (PAF), une moyenne de plus de 5000 passagers sont recensés chaque jour. Néanmoins, le pic a été atteint à la fin du mois dernier, où on a enregistré plus de 7000 passagers. Pour venir à bout de cette grande affluence, et assurer le voyage dans les meilleures conditions, les responsables des compagnies aériennes Air Algérie et Aigle Azur, ont procédé au renforcement des vols vers la France notamment. A cet effet, on a appris qu'Air Algérie programme deux vols supplémentaires chaque jour, alors qu'Aigle Azur a renforcé ses services par un vol quotidien. Par ailleurs, le même constat a été fait à la gare maritime d'Alger, où de longues chaînes humaines se forment, ces derniers jours. Déjà, 80.000 personnes ont pris le bateau à destination de leurs lieux de résidence. Aussi faut-il le rappeler, les services des douanes et de la police des frontières ainsi que ceux des compagnies nationales des transports aériens et maritimes, ont renforcé leurs rangs par des services haut de gamme afin d'assurer aux clients des voyages agréables et confortables et encourager nos émigrés à se rendre dans leur pays natal. Après le beau temps du « bled », les meilleurs services offerts et la convivialité familiale, l'heure des « bilans » est désormais venue. Maintenant que les vacances sont finies, les vacanciers sont retournés «chez eux». Et l'on s'interroge sur l'apport de nos émigrés à l'économie du pays. On voudrait surtout savoir dans quel domaine ils ont dépensé les valises bourrées d'euros, et dans une moindre mesure de dollars, qu'ils ont ramenées avec eux. La réponse à la question posée n'est autre que ces millions d'euros sont régulièrement «engloutis» par le marché parallèle. L'Etat algérien dépense sans recevoir. Sachant bien que les vêtements de marque, les beaux cadeaux, les meilleures séries de voitures de toutes marques avec lesquelles les émigrés frimaient par le passé, ne constituent plus un événement pour les Algériennes et les Algériens, puisque le marché local offre la meilleure qualité à des prix moins élevés. Ainsi, la présence des émigrés, pendant la saison estivale en Algérie, tient justement dans le fait que le rapport qu'ils ont avec leur pays ne dépasse pas le seuil de l'affectif. Autrement dit, nos émigrés viennent en Algérie juste pour se réjouir des paysages panoramiques que leur offre le pays, notamment en absorbant le soleil qui leur manque tant en Europe, d'une part, et en créant l'ambiance d'autre part. Sur le plan économique, par contre, c'est dans le marché parallèle qu'on booste.