L'Algérie dispose de toutes les preuves attestant de la régularité de chaque opération de rapatriement Tous les pays procèdent à des reconduites à la frontière. L'Algérie le fait avec l'accord des pays d'origine des migrants et dans le respect des droits de l'homme. Le tir groupé contre l'Algérie prend des allures d'une sérieuse campagne d'atteinte à l'image de marque du pays. Les ONG et, depuis ces deux derniers jours, une organisation onusienne s'appuient sur des rumeurs pour accuser les autorités de maltraiter les migrants subsahariens. La dernière sortie en date est celle du chef du bureau d'Alger du Haut-Commissariat des droits de l'homme des Nations unies. Ses propos légers, non confirmés et totalement mensongers sur la question de migrants a suscité la colère d'Alger, qui a mandaté son représentant permanent à Genève, pour signifier «la vive désapprobation des autorités algériennes des propos inacceptables tenus par sa porte-parole et demander des clarifications sur les raisons l'ayant conduite à faire avec une aussi insoutenable légèreté un tel procès d'intention à l'Algérie», précise le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué rendu public, hier. Affirmant que le responsable pour Alger du Haut-Commissaire de l'Onu des droits de l'homme a pêché par une grande légèreté «parce qu'ils se fondent sur de simples allégations parcellaires approximatives et non vérifiées, rapportées, du reste, au conditionnel», le ministère des Affaires étrangères dénonce «un manquement grave à l'obligation de rigueur, de prudence et d'objectivité à laquelle doit s'astreindre, en toutes circonstances, le Bureau des droits de l'homme, en particulier lorsqu'il s'agit de questions aussi sensibles et aussi complexes», ajoute la même source. Le ton du communiqué est très ferme et révèle l'indignation des autorités algériennes de voir une instance onusienne tomber dans le caniveau des campagnes de dénigrement orchestrées, habituellement par des ONG suspectes et toujours intéressées. Le ministère des Affaires étrangères répond aux critiques infondées en soulignant que les rapatriements des migrants «s'effectuent avec l'accord préalable des Autorités des pays concernés qui procèdent à l'identification des intéressés et la délivrance des laissez-passer consulaires et avec la participation de volontaires du Croissant-Rouge algérien et des éléments de la Protection civile». L'Algérie dispose de toutes les preuves attestant de la régularité de chaque opération de rapatriement et sa conformité avec la réglementation internationale en la matière. «L'hébergement des migrants rapatriés se fait dans des conditions décentes au sein de centres d'accueil spécialement aménagés à cet effet et leur acheminement jusqu'à Tamanrasset est assuré par des autobus dotés de conditions optimales de confort», insiste le ministère des Affaires étrangères. La protestation des autorités centrales du pays, au lendemain de déclarations «malheureuses» du représentant à Alger du Haut-Commissariat de l'Onu aux droits de l'homme, suppose la disponibilité d'Alger à recevoir des responsables onusiens pour constater de visu l'état des lieux à Tamanrasset, ainsi qu'au niveau des centres de regroupement du nord du pays. Mais dans cette même réaction algérienne, il est clairement stipulé que l'Algérie n'a aucun complexe à mettre l'intérêt et la sécurité des ressortissants algériens au-dessus de ceux des immigrants illégaux. Tous les pays procèdent à des reconduites à la frontière. L'Algérie le fait avec l'accord des pays d'origine des migrants et dans le respect des droits de l'homme. Quant aux accusations à peine voilées de «xénophobie rampante» de la société, la réponse a été donnée par une délégation du ministère malien des Affaires étrangères, arrivée mercredi dernier à Tamanrasset. La mission des officiels maliens qui a rencontré, jeudi, la communauté de leur pays, était de constater de visu les conditions de vie de leurs ressortissants, qui composent la communauté la plus importante parmi les Subsahariens vivant en Algérie. Selon l'un des membres de la délégation, la communauté malienne exerce «librement» diverses activités aux côtés de la population locale, dans le «respect mutuel». Un constat confirmé par Moulay Cheikh, président du comité de wilaya de Tamanrasset du Croissant-Rouge algérien, qui a souligné que son ONG distribue à quelque 1 300 ressortissants africains, dont une majorité de Maliens, des repas chauds, dans le cadre des restaurants «Errahma» ouverts à l'occasion du mois de Ramadhan. Cette visite traduit la volonté d'Alger de jouer la carte de la transparence dans ce qui s'apparente à une énième «guerre» politico-médiatique où les migrants sont utilisés comme un simple instrument de pression.