Pour l'ancien chef de gouvernement, le processus de réconciliation n'est pas un signe de faiblesse de l'Etat. «Si chacun selon sa position veut trouver intégralement ses propres idées dans cette charte, on ne fera jamais de charte», c'est ce qu'a clairement déclaré l'ex- chef du gouvernement, M.Smaïl Hamdani. A travers cette déclaration, l'ex-numéro 1 de l'Exécutif répond en toute franchise aux détracteurs de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. S'expliquant sur ce sujet, qui occupe le devant de l'actualité nationale, l'invité de la Chaîne III n'a pas ménagé ses propos pour soutenir et défendre fortement le président dans sa démarche. S'adressant toujours aux opposants qui ne cessent de polémiquer sur le contenu de la charte, il dira brièvement «c'est un texte équilibré». Avec une logique bien réfléchie, il argumentera ses propos par le fait que le présent texte règle la situation intérieure et ouvre une nouvelle page d'avenir. Ce qui est du reste très important aux yeux du responsable. Ce dernier reconnaît, néanmoins, qu'il n'y a pas eu de débat auparavant autour de la charte, mais celle- ci, souligne-t-il, répond aux aspirations et aux préoccupations du peuple. «Je pense que le président s'est contenté de récolter toutes les informations et les échos pour éviter un débat quant à la rédaction du texte», a t- il avancé. Il rappellera dans ce sens que la loi sur la concorde civile a été adoptée par les deux chambres parlementaires. Pour Smaïl Hamdani, si le chef de l'Etat avait ouvert le débat sur la charte, le référendum n'aurait jamais eu lieu dans les délais impartis en raison des réactions contradictoires soulevées. De ce fait, le chef de l'Etat, selon M Hamdani, a opté pour la bonne voie pour parvenir rapidement à une solution finale de la crise. Par son expérience de la concorde civile lorsqu'il était à la tête du gouvernement en 1999, M.Hamdani a jugé que le projet présidentiel est une très bonne initiative pour l'avenir du pays. «C'est une étape qui va plus loin», a-t- il encore affirmé. Contrairement à ce que jugent certains clans sur la situation du pays, l'ex-chef de gouvernement ne voit aucun problème, bien au contraire, la charte intervient dans un moment adéquat. «Nous sommes en situation où la stabilité de l'Etat se renforce de plus en plus», a-t-il déclaré pour dire ensuite qu'il est temps de panser les blessures et de se réconcilier les uns les autres. Etant donné que la situation du pays n'est plus similaire à celle de1999 ou de 1993, l'ancien chef de gouvernement suppose que «l'Etat doit être généreux». Et d'ajouter: «Ce n'est pas parce que l'Etat est en position de force aujourd'hui, qu'il ne doit pas être généreux». Le processus de réconciliation est une continuité de la loi sur la concorde civile qui a apporté de bons résultats. «Même si elle n'a pas mis fin définitivement au terrorisme, je crois que le nombre de réédition reste très important», a-t-il souligné. Il a tenu cependant à préciser que cette charte ne satisfait pas une partie au détriment de l'autre. «C'est une solution équilibrée, et il faut accepter cet équilibre», a t-il recommandé. Concernant ceux qui disent que le processus est un signe de faiblesse de l'Etat, le responsable réitère que cela n'explique en aucun cas une situation de faiblesse. «J'entends parler à droite et à gauche qu'il n'y a pas eu de vainqueurs, mais le vainqueur c'est bien l'Etat, le peuple et l'islam», a-t- il dit tout en affirmant qu'il faut clarifier les choses au niveau conceptuel. Apostrophé sur la question des harkis, l'ex-chef de gouvernement a tenu à préciser que «les enfants des harkis ne sont pas responsables des actes commis par leurs parents». Aussi, l'Etat est tenu de prendre en charge ces enfants.