La vie de quelque dix familles est ainsi exposée aux pires dangers. Les leçons du séisme du 21 septembre 2003 qui a coûté la vie à plus de 2000 personnes n'ont pas été semble-t-il, retenues. Les habitants de la cité 224 logts, de l'immeuble n°10, à Bordj El-Kiffan, sont persuadés qu'ils sont en danger depuis la destruction d'une grande partie du mur porteur de leur bâtiment par un commerçant irresponsable pour l'aménagement et l'extension de son nouveau local. Le pire est que ce «criminel» ne dispose pas, selon le président de l'association du quartier Djamel Aïssa, d'autorisation officielle, ni des autorités compétentes ni même de celle des voisins qui ont découvert un grand trou - mais vite et sommairement retapé par celui-ci - dans le mur. Sans aucune gêne et sans le moindre respect des règles régissant ce genre d'entreprise, ce dernier s'est même offert le luxe d'obstruer l'issue de secours de l'édifice sans que les autorités concernées soient mises au courant. «C'est la vie de nos familles qui est ainsi menacée au cas où un autre séisme surviendrait», craint un habitant de la cité que nous avons rencontré hier mais qui toutefois affirme ne pas rester, ses voisins et lui, les bras croisés et laisser ce dangereux individu apparemment peu soucieux de la vie d'autrui. Après la saisie de la police de l'urbanisme et de l'APC qui a gelé les travaux, les contestataires ont entamé hier une action en justice contre lui pour mettre fin à cette situation. Un huissier de justice s'est déjà déplacé sur les lieux. Les résidents du bâtiment 10 alertent les pouvoirs publics du danger que peut engendrer la destruction du mur porteur alors que le gouvernement ne cesse, depuis le séisme de Boumerdès, de crier au strict respect des normes. Le commerçant de la cité 224 logts ne semble pas l'entendre de la même oreille puisque jusqu'à ce jour, il agit à sa guise sans tenir compte des appréhensions de ses voisins.