Le Front de Libération nationale refuse de s'inscrire dans une «démarche de guerre», voulue et affirmée par les élus contre l'institution de la sécurité de wilaya dans la résolution de la dernière session APW. La dernière résolution adoptée par les élus de l'APW de Béjaïa lors de la session extraordinaire pour exprimer leur indignation à l'atmosphère de violence exercée sur la population de Tazmalt, le P/APC de Sidi Aïch ainsi que le président de l'APW n'ont pas été du goût des deux mouhafadhas du FLN à Béjaïa. Le Front de Libération nationale par la voix de ces deux mouhafedhs refuse d'entrer dans ce jeu qui n'a de valeur que de détourner l'opinion publique sur des considérations loin d'être leurs principales préoccupations. Plus récemment, le Front de Libération nationale n'a pas apprécié que l'on s'en prenne aux services de sécurité, rappelant toute l'importance de ce corps de sécurité durant la décennie noire. Tout en félicitant les élus qui n'ont pas voté pour, ce qu'il appelle, «la résolution du FFS de Béjaïa», le FLN promet de sévir par des mesures coercitives à l'égard des élus «qui se sont égarés» en votant une résolution qui ne cadre pas avec la ligne politique du parti. La saisine de Ali Laksri pour la confirmation de l'alliance FLN-FFS sera le point de départ de la réaction du FLN par rapport «à l'évolution gênante de la situation», qui se soldera par le changement de l'exécutif avec le FLN. Non content de la gestion du FFS au niveau de l'APW que de l'APC de Béjaïa, le FLN avertit et menace de sévir au risque d'aller vers le blocage de l'Assemblée communale si cette dernière continue à briller par sa léthargie. C'est le premier couac entre le FLN et le FFS depuis l'installation des dernières assemblées élues. La résolution des élus, qui s'appuie sur les derniers incidents, parlent de «la confirmation de la volonté de l'administration à empêcher l'élu, véritable représentant de la population, d'exercer librement toutes ses prérogatives». Dans la foulée, les élus exigent, dans l'immédiat, «la prise de mesures administratives et judiciaires à l'encontre des agents responsables de ces attitudes barbares» et interpellent «le wali pour sa mise en oeuvre dans le cadre des lois de la République». Tout comme ils réclament «une commission d'enquête ministérielle pour faire toute la lumière sur ces dépassements gravissimes et s'enquérir des blocages délibérés qui entravent lourdement le fonctionnement de l'APW et le développement de notre wilaya». Cette résolution a été décidée en commun accord avec les chef de groupe des différents partis présents à l'APW. La réaction du FLN découle-t-elle de l'absence de concertation entre les élus de son groupe et l'instance du parti? Non! affirme le mouhafedh de Béjaïa. «Je les ai instruits de bien peser les mots dans la résolution avant de signer quoi que ce soit «, affirme Meraouni Abdelhamid. Autrement dit, le chef de groupe FLN n'a pas respecté les conseils de la direction de son parti. Sur les sept élus que compte le Front de Libération nationale au sein de cette assemblée, trois ont voté la résolution, quatre autres se sont abstenus. Cette sortie médiatique du FLN de Béjaïa laisse supposer une position négative quant à la proposition d'installer une cellule d'écoute au niveau de l'APW pour recenser tous les cas de dépassements à l'encontre des citoyens et leur réparation par les moyens appropriés.