L'engagement de l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme a permis de réduire ce fléau à des foyers isolés. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a invité mercredi à New York, les Nations unies à faire la différence entre le terrorisme et les luttes légitimes des peuples pour leur libération et leur autodétermination. Pour ce faire, le chef de l'Etat a appelé à l'adoption d'une définition «consensuelle» du terrorisme, pour mieux le combattre, de façon à éviter tout amalgame entre ce fléau et la lutte pour l'autodétermination. Le chef de l'Etat a ainsi renouvelé son engagement dans la lutte contre le terrorisme, par tous les moyens légaux et légitimes, jusqu'à son éradication définitive. Devant le caractère partiel des instruments élaborés jusqu'alors par les Nations unies pour combattre le terrorisme ayant eu pour conséquence que des activités connexes au terrorisme n'aient pas été couvertes par ces conventions, Abdelaziz Bouteflika a exhorté les membres à finaliser dans les plus brefs délais le projet de convention générale, en cours de négociation, pour combler ces lacunes. Consacré a priori à la réforme de l'organisation et à la lutte contre la pauvreté, le 60e sommet de l'ONU s'est retrouvé avec la lutte contre le terrorisme comme thème central, nombre d'intervenants y ont consacré leur discours. L'un des grands désaccords et l'une des grandes déceptions de ce sommet est l'incapacité à se mettre d'accord sur une définition du terrorisme. Le texte, dilué, on se contente d'une promesse de lancer dans les mois à venir la rédaction d'un traité sur le terrorisme. M.Bouteflika a également souhaité que le champ d'application de cette convention soit clairement délimité, afin d'éviter tout amalgame entre le terrorisme et les luttes légitimes des peuples pour leur libération et leur autodétermination. La lutte contre le terrorisme doit également éviter tout amalgame entre les manifestations de violence terroriste et certaines cultures ou religions supposées susciter ou encourager de tels extrémismes, en référence aux allégations selon lesquelles l'islam est source de terrorisme. Néanmoins, le chef de l'Etat a reconnu que le combat contre le terrorisme requiert parallèlement que l'on s'attaque d'abord à la pauvreté, au sous-développement, aux conflits non résolus, à l'absence de l'Etat de droit et aux effets pervers de la mondialisation, pour réduire et neutraliser les terrains fertiles à son expansion. Dans ce contexte, il a souligné que «l'engagement de l'Afrique dans la lutte contre le terrorisme ne souffre aucune ambiguïté, tout en rappelant les mesures prises dans ce domaine, notamment la Convention d'Alger, déjà en vigueur et la mise en oeuvre du Plan d'Action d'Alger, en vertu duquel a été créé le Centre africain d'études et de recherches sur le terrorisme, dont le siège est à Alger». D'ailleurs pour donner plus de poids à ses arguments, il a évoqué l'engagement de l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme qui a permis, selon le président, «de limiter considérablement ce phénomène qui n'est plus réduit qu'à des foyers isolés». Sur un autre plan, Abdelaziz Bouteflika a dénoncé l'échec de l'ONU. «C'est aujourd'hui l'occasion pour nous de faire un bilan de l'action internationale et il s'avère que ce bilan est celui d'un échec» a-t-il relevé. «Créée et prévue pour d'autres temps, il est vite apparu qu'elle ( ONU, Ndrl) présentait de graves insuffisances face aux problèmes modernes où plus jamais les clivages se creusent entre puissants et faibles, entre riches et pauvres, rendant précaire la paix internationale et plus réels qu'auparavant le choc des civilisations et les conflits d'intérêts», analyse le chef de l'Etat dans son intervention. De ce fait, les Nations unies ont «besoin d'une réforme sérieuse qui renforce son dynamisme et lui permette une prise sur les réalités d'aujourd'hui» a-t-il conclu.