Une vue de la Grande mosquée d'Alger La réalisation de ce repère et monument au contenu religieux est aussi un référentiel politique et historique de l'Algérie indépendante. La Grande mosquée d'Alger vit au rythme du compte à rebours en termes d'achèvement du projet. C'est ce qui ressort du document de l'Agence nationale de réalisation et de la gestion de la Grande mosquée (Anargema). Un calendrier a été mis en place pour la réception du projet. Dans ce sens, l'agence en question a expliqué que ce «calendrier porte les délais prévus pour la réception des différentes sections du projet dont les travaux ont atteint un taux de 64% fin mai dernier», précise-t-on. De ce point de vue, le rythme de réalisation est à un niveau où le reste du projet sera achevé avant le 31 décembre 2018. Le document de l'agence (Anargema) détaille l'état d'évolution de la cadence de la réalisation de la Grande mosquée d'Alger en soulignant que «le projet sera réceptionné définitivement le 31 décembre 2018 après le parachèvement des travaux d'aménagement extérieur, du minaret, des logements de fonction et le siège de l'administration générale». C'est une manière de couper court avec les spéculations qui faisaient l'évènement à propos de grand projet qui porte en lui une dimension à la fois cultuelle et politique car la construction de ce repère et monument au contenu religieux est aussi un référentiel politique et historique de l'Algérie indépendante. Il apporte de la sorte sa contribution en la matière pour dire que l'islam algérien est d'abord et avant tout un creuset, voire un ciment de l'unité nationale, de solidarité, de tolérance et de modération loin de toutes les formes de l'extrémisme, de l'obscurantisme et sa déferlante mortifère. Pour revenir à ce calendrier, c'est pour la première fois depuis le lancement du projet de cette grande mosquée en 2011 qu'une date limite vient d'être déterminée quant à la livraison de ce joyau national. Dans ce registre, le document peaufiné par l'Agence nationale de réalisation et de la gestion de la Grande Mosquée souligne que «ce calendrier a été élaboré sur instruction du ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelwahid Temmar lors de ses visites d'inspection au projet où il a insisté sur la nécessité d'aplanir toutes les difficultés afin de parachever les travaux dans les délais fixés», assène-t-on. Le gros du chantier a été achevé, c'est-à-dire la structure de la Grande Mosquée et de son intérieur. Le taux d'avancement est de 65% pour le parking, 64% pour le minaret et 58% pour la bibliothèque, ce sont ce genre de travaux qui seront maintenant en phase d'être achevés pour que la réception se fasse en bonne est due forme lors de la remise officielle en décembre de l'année en cours et que la Grande Mosquée signera son entrée en service en grande pompe et en apothéose. Les sections dont l'état d'avancement est un peu faible, sont «le centre technique, le siège de la Protection civile, de sécurité et l'aménagement extérieur pour les piétons dont les travaux allant entre 25 à 37%», souligne le document de l'Agence nationale de réalisation et de la gestion de la Grande mosquée d'Alger. En bref, la Grande mosquée d'Alger vit son vrai compte à rebours, un rythme qui s'achèvera avec comme symbolique la récupération de la personnalité nationale dans un lieu qui était pendant longtemps assimilé à une espèce de symbolique coloniale avec ce que cela a entraîné comme expression faisant dans la falsification et la dénaturation de la personnalité nationale d'un peuple durant une longue nuit coloniale. Djamaâ el Djazaïr s'érigera en lieu et place d'un espace qui s'est érigé par la force de la domination coloniale, à savoir l'archevêché du cardinal Lavigerie, un chantre de la chrétienté de l'Afrique latinisée. Ce leurre se voit aujourd'hui complètement effacé et laminé par la réalisation de ce monument véhiculant la dimension religieuse du pays comme manière de démarcation civilisationnelle et aussi comme rupture politique et historique avec un passé colonial qui s'est imposé par l'imposture et l'ineptie historique. La Grande mosquée d'Alger sera un édifice hautement symbolique pour le pays, dans la mesure où ce joyau servira comme un instrument du choix dans l'enseignement des préceptes islamiques chers à l'Algérie où l'islam ancestral de nos aïeuls, l'islam modéré s'arc-boutant sur la tolérance et le vivre ensemble comme matrice et quintessence par excellence. Djamaâ el Djazaïr permettra à l'Algérie d'avoir du tourisme religieux et de la diplomatie religieuse sur fond de rayonnement culturel et civilisationnel qui coupera avec les clichés et les stéréotypes qui favorisent le communautarisme, la division sur la base religieuse et l'alimentation des clivages et des frictions qui ciblent la cohésion de la société et l'unité nationale de l'Etat.