Les autorités de Damas ont dénoncé hier des patrouilles militaires menées par les forces turques près de la ville de Manbij, initiées dans le cadre d'un accord avec les Etats-Unis pour réduire les tensions dans le nord syrien. Les patrouilles ont commencé lundi près de Manbij, actuellement sous le contrôle d'une coalition soutenue par Washington et dominée par une milice kurde, les Unités de protection du peuple (YPG). La milice, allié crucial des Etats-Unis dans la lutte antijihadiste, est considérée comme un groupe «terroriste» par Ankara, qui a menacé à plusieurs reprises de lancer une offensive contre Manbij, où sont également stationnées des troupes américaines et françaises. «La Syrie condamne fermement et rejette les incursions des forces turques et américaines dans le secteur de Manbij», a déclaré une source du ministère des Affaires étrangères de Damas, citée par l'agence de presse officielle Sana. Dans un pays ravagé depuis 2011 par une guerre meurtrière impliquant de multiples belligérants, le pouvoir de Damas, qui contrôle déjà plus de la moitié du territoire syrien, ne cache pas sa détermination à reconquérir tout le pays. Il critique régulièrement les interventions dans le nord syrien de la Turquie, parrain traditionnel des rebelles, mais aussi le soutien militaire apporté par Washington aux Kurdes. La source citée mardi dénonce ainsi «l'agression continue de la souveraineté, de la sécurité et de l'intégrité territoriale» de la Syrie, menée par les Etats-Unis et la Turquie.