La tournée de M.Mohamed Chelgham en Tunisie, en Algérie et au Maroc vise à obtenir un consensus autour de l'ordre du jour du prochain sommet. Si le criquet a réussi à unir les pays du Maghreb, prompts à adopter une démarche concertée pour l'éradication de ce fléau, la résorption des questions d'ordre politique semble s'enliser sur l'autel de calculs étroits. C'est le cas du royaume chérifien qui s'entête à conditionner sa participation au prochain sommet de l'UMA, par l'inscription de la question du Sahara occidental à l'ordre du jour. Un dossier qui a été au centre des dernières visites en Algérie, du président du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero et des ministres français des Affaires étrangères et de la Défense, Michel Barnier, et Michèle Alliot-Marie. Ainsi l'intégration maghrébine par l'intégration de l'UMA a été le maître mot dans les discours des hôtes de l'Algérie, dont certains avaient même appelé à un «dialogue direct entre Alger et Rabat». Une approche aussitôt rejetée par les autorités algériennes qui considèrent qu'il n'y a aucun préalable à l'établissement de relations bilatérales entre l'Algérie et le Maroc, précisant au passage, que la question du Sahara occidental est du ressort exclusif de l'ONU. Ainsi en prévision du prochain sommet de l'UMA prévu à la prochaine rentrée dans la capitale libyenne, des contacts tous azimuts sont en cours entre les cinq capitales du Maghreb. La tournée du ministre libyen chargé de la communication internationale et des affaires étrangères, M.Mohamed Chelgham, en Tunisie, en Algérie et au Maroc, vise à obtenir un consensus autour de l'ordre du jour de ce nouveau sommet. D'ailleurs, la préparation de la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l'Union du Maghreb arabe, a constitué le thème dominant, hier à Tripoli, des travaux du comité de suivi de l'UMA. M.Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines a appelé, à l'ouverture des travaux de ce comité «à la mise en oeuvre des propositions de réformes visant à la fondation de l'Union sur des bases rénovées à même de lui conférer l'efficacité nécessaire à la réalisation de ses objectifs». Il a en outre mis en valeur la dimension économique, en soulignant «qu'elle doit désormais prévaloir pour l'avènement d'un espace maghrébin intégré». Il s'agit pour M.Messahel de souligner la nécessité «d'engager une réflexion sur cette entité économique de l'Union maghrébine». Il s'agit de «lui insuffler une dynamique réelle qui se hissera au niveau de nos potentialités collectives et de répondre à nos aspirations communes». Le ministre a insisté sur l'importance de la création d'une «communauté économique maghrébine». Face aux défis qui s'imposent à la région maghrébine, l'orateur a appelé à l'adoption de politiques maghrébines concertées. L'expérience de l'adoption en solo par le Maroc et la Tunisie d'un accord d'association avec l'Union européenne est une erreur à ne pas rééditer. M.Abdelkader Messahel évoquera aussi le phénomène de l'immigration clandestine qui nécessite une coordination soutenue entre les pays des rives nord et sud de la Méditerranée. Il rappellera dans ce contexte qu'une réunion d'experts maghrébins consacrée à ce chapitre, serait utile avant la rencontre du cadre des 5+5 prévue à Oran, en septembre prochain.