«Le processus de négociation doit être accompagné d'un cadre juridique.» Les négociations avec les autorités britanniques vont bon train concernant l'extradition des sept Algériens, placés en attente d'expulsion «pour des raisons de sécurité nationale», confirme, hier, en marge de la tournée du président à Alger, le ministre de l'Intérieur, M.Nouredine Yazid Zerhouni. Par ailleurs, le ministre d'Etat estime qu'il est nécessaire d'accompagner le processus de conciliabule par un cadre juridique devant formaliser les procédures. L'un des Algériens présumés, en l'occurrence Kamel Bourgass, a été accusé d'être un membre actif d'Al Qaîda. Il avait été déjà condamné à 17 ans de prison. Kamel Bourgass, avec d'autres «ont été blanchis en avril lors de l'affaire du complot à la ricine». Quatre autres Algériens, rappelons-le, avaient été également innocentés. Il s'agissait de Mouloud Sihali, David Aïssa Khellaf, Sidali Feddag et Mustapha Taleb, alors que les poursuites avaient été totalement abandonnées contre trois autres Algériens: Samir Asli, Mouloud Bouhrama et Kamel Mezzoug. Sollicité par les journalistes, le premier responsable du département de l'intérieur a déclaré aussi que le dossier est entre les mains de l'Etat algérien qui, d'après lui, suit l'affaire minutieusement. Dans le même ordre d'idées, Nouredine Yazid Zerhouni n'est pas allé par quatre chemins pour admettre l'existence de certaines «réticences et une forme de bureaucratie de la part des Anglais» dans le traitement de l'affaire. Faut-il rappeler aussi que les sept Algériens ont été arrêtés le 11 août, en compagnie de trois autres étrangers et ce, à la suite d'une descente opérée par la police londonienne contre les milieux islamistes. Les Algériens avaient été accusés par Scotland Yard d'activités portant atteinte à la sécurité du royaume. Il faut dire que le processus de négociations tendant à extrader les sept Algériens ainsi que toute personne soupçonnée d'activités terroristes sera renforcé, à la faveur d'un plan de coopération juridique, par la conclusion de trois accords actuellement en discussion. Il s'agit de l'accord d'entraide judiciaire en matière civile et pénale ainsi que l'accord d'extradition. Les «réticences» évoquées par le ministre d'Etat s'expliquent par le fait que les magistrats anglais qui se montrent, en dépit des pressions de l'équipe dirigeante, très sourcilleux de respecter les lois britanniques.Tony Blair, le Premier ministre anglais, favorable à l'opération d'extradition, aura donc à convaincre les tribunaux britanniques même si au lendemain des attentats de Londres, ce dernier a affirmé que «les règles du jeu vont changer». Du côté algérien, la machine est tout de suite mise en marche pour accélérer la cadence. D'ailleurs, le ministre de l'Intérieur a été très clair dans ses déclarations. Mais tout porte à croire que le processus de négociation, mené depuis quelque temps par les deux parties, débouchera, sans doute, sur l'extradition des sept Algériens présumés.