L'expulsion pourra concerner, dans un premier temps, les sept Algériens arrêtés dans le cadre de la loi de 2001. L'extradition des terroristes algériens arrêtés en Grande-Bretagne se fera dans les tout prochains mois. Jeudi, le ministre de la Justice et garde des Sceaux a déclaré que la signature de la convention d'extradition entre l'Algérie et la Grande-Bretagne n'est qu'une question de temps. Les discussions semblent bien avancées entre les deux pays, toujours selon M.Tayeb Belaïz qui, interrogé en marge de l'APN, a rassuré à ce propos que «les entretiens algéro-britanniques sur le dossier de l´extradition de terroristes, sont arrivés à un stade très avancé» ajoutant que «les résultats sont très concluants». Notons que l'extradition des terroristes algériens est pour l'heure impossible face à l'absence d'un cadre juridique légal, autrement dit, une convention bilatérale entre les deux pays. L'extradition pourra concerner, dans un premier temps, les sept Algériens arrêtés dans le cadre de la loi de 2001 relative à la sécurité et à la lutte contre la criminalité. Ces derniers ont été placés, en septembre dernier, «en attente d'expulsion», «pour des raisons de sécurité nationale». Dans un autre volet, interpellé par un député sur la criminalité qui a pris une ampleur inquiétante ces dernières années, le ministre a affirmé le recul des actes terroristes contre une augmentation des délits de droit commun. Le vol constitue, dans ce sens, 24% des délits commis à l´échelle nationale. Ce phénomène a augmenté «de 9% entre 2000 et 2004». Les statistiques judiciaires des cinq dernières années, a indiqué le ministre, révèlent, par ailleurs, «un recul important des crimes de terrorisme et de sabotage et une augmentation de 11% des délits de droit commun, ce qui conforte le sentiment d´insécurité et d´absence de l´Etat exprimé par les citoyens». Le ministre a mis l´accent sur la nécessité d´appréhender ces statistiques «avec précaution et réserve» car, a-t-il dit, «ces données, recueillies auprès d´institutions judiciaires, autorisent plusieurs lectures». Ces statistiques, a-t-il ajouté, «traduisent également l´efficacité des services de sécurité dans l´arrestation des auteurs de délits et leur présentation devant la justice», affirmant que le problème de la sécurité publique et la capacité des pouvoirs publics à y faire face «figurent parmi les questions prioritaires de l´Etat». Evoquant les causes de la propagation du phénomène, le ministre a cité celles connues dans toutes les sociétés ainsi que les facteurs collectifs et individuels telles «les disparités sociales, la déperdition scolaire, la dissolution des moeurs, la dislocation de la société et la délinquance ainsi que la situation générée par le terrorisme». Toutes ces causes réunies ont entraîné des changements importants dans le mode de vie et dans les comportements, engendrant ainsi une nette dégradation de l´ordre public, notamment dans nos grandes villes qui se caractérisent par l´anarchie et la prolifération d´activités économiques et commerciales informelles et d´infractions liées à l´environnement et autres crimes urbains. S´agissant de la lutte contre ces phénomènes, M.Belaïz a rappelé les textes juridiques promulgués récemment et ceux en cours d´élaboration et qui accordent «une importance particulière au rôle de la société civile dans la prévention et la lutte contre la criminalité». Parmi les comportements criminels qui ont connu une propagation à grande échelle, le ministre a cité les délits de contrebande qui représentent «une menace sérieuse pour notre économie ainsi que pour la sécurité et la santé des citoyens, car ces crimes épuisent les richesses du pays et alimentent le marché parallèle en marchandises qui ne sont soumises à aucun contrôle». Il a également abordé le phénomène de la toxicomanie qui «demeure une source d´inquiétude en raison de son ampleur et des comportements criminels dangereux des trafiquants de drogue et des toxicomanes».