Il est inacceptable que nos étudiants quittent le pays pour s'investir ailleurs Sur un ton ferme, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, s'est insurgé contre le phénomène dit «fuite des cerveaux». Après avoir inauguré l'Institut de l'informatique à l'université de Bab Ezzouar, l'assistance avait droit à un réel prêche contre les étudiants algériens qui fuient le pays. «Il est inacceptable que nos étudiants formés dans des écoles et universités algériennes quittent le pays pour aller travailler ailleurs», a-t-il déclaré, d'un air qui ne cède au errain aux opinions contraires. Mieux, le premier magistrat du pays est allé encore plus loin pour dire que «ces mêmes universitaires qui quittent l'Algérie pour aller s'investir ailleurs doivent rembourser à l'Etat les frais de leurs études». Cela dit, Abdelaziz Bouteflika se déclare révolté contre le fait que les compétences algériennes, formées dans des écoles publiques, «tournent le dos au pays et préfèrent aller travailler pour le compte de pays étrangers». Cette diaspora qualifiée, aux yeux du chef de l'Etat, doit rembourser les frais de prise en charge, sinon revenir travailler dans des entreprises algériennes. Encore une fois, la fuite des cerveaux est mise sous les feux de la rampe. La sonnette d'alarme a été tirée derechef, hier à Alger, par le président de la République lors d'une escale faite à l'Université Houari Boumediene d'Alger. Le chef de l'Etat a, faut-il le rappeler, à maintes occasions abordé la question en la plaçant sous le signe de l'urgence. Pour sa dernière sortie, devant les cadres de la nation, Bouteflika a fait mine d'un mécontentement de voir autant de matière grise quitter aussi facilement le pays, sans que la nation n'ait eu à tirer profit des connaissances accumulées par ces «génies algériens» qui font le bonheur des nations développées pour la plus-value qu'ils apportent aux sociétés dans lesquelles ils exercent leurs talents. Pour cette fois-ci, Abdelaziz Bouteflika se dit prêt à recourir à d'autres formes de comportement avec les universitaires algériens qui s'investissent ailleurs. «Nous sommes prêts à revenir sur d'autres formes de services», a-t-il laissé entendre, soulignant que l'Etat est prêt à régler le problème et réduire ainsi ce phénomène en passant par le canal d'un dialogue avec les premiers concernés. Le chef de l'Etat à fait même un appel aux compétences algériennes résidant à l'étranger de faire des suggestions dans ce sens pour aboutir à un accord commun sur l'exploitation de cette intelligentsia par la terre natale. Il est à souligner par ailleurs que le chef de l'Etat a procédé, hier, au terme de la même visite à la pose de la première pierre du projet de l'échangeur de la cité les Bananiers dans la commune d'El Mohammadia, à l'inauguration d'une piscine semi-olympique au niveau du parc Tito à Bab Ezzouar et du programme Aadl de la cité des 730 logements, baptisée Haï El Moussalaha El Watanya à Bab Ezzouar 2, mais aussi le projet de 400 logements du programme Aadl au Gué de Constantine. Il a également inspecté les chantiers de réalisation des instituts de l'informatique et de mathématiques à l'université de Bab Ezzouar et le chantier de la nouvelle aérogare internationale d'Alger.