Abdallah Djaballah--Mohamed Douibi---Abdelmadjid Menasra L'union Adala-Ennahda-Binaa est reléguée aux calendes grecques, la fusion d'Ennahda version Douibi n'a pas été suivie de concrétisation comme c'était le cas pour l'ancien transfuge du FC. La crise au sein de la mouvance islamiste s'installe dans la durée, les coups qu'elle vient de subir lors des joutes électorales des législatives et les locales de l'année précédente semble avoir eu son effet de boomerang sur ce qu'elle traverse comme «enlisement» et déconfiture menaçant ainsi son existence en tant qu'entité politique comme c'est le cas pour le mouvement Ennahda qui se livre à une véritable «anthropophagie» et coups de couteaux en plein jour. Le mouvement de Mohamed Douibi, le secrétaire général actuel d'Ennahda est dans une tourmente organique et politique qui renseigne sur la faillite de cette «nébuleuse» et l'impasse qui taraude ses promoteurs. Plus d'une cinquantaine de membres de la direction nationale d'Ennahda demandent et exigent le départ sine die du secrétaire général Mohamed Douibi pour «permettre à la structure d'entreprendre une autre voie dans le sens du redressement du parti après la cassure à laquelle il assiste depuis deux ans», attestent les cadres de ce mouvement islamiste qui ont cure de cette situation et de la gestion «chaotique» du parti depuis que Mohamed Douibi est à la tête du mouvement. La cinquantaine de membres de la direction nationale d'Ennahda qualifient le secrétaire général en place d'illégal dans la mesure où Mohamed Douibi a eu à recourir à des démarches organiques et des décisions en contradiction avec les textes qui régissent le fonctionnement du mouvement. Dans ce sens, les membres qui s'insurgent contre Douibi indiquent que «l'ensemble des décisions prises dernièrement, notamment la mise en place de la commission de préparation du congrès et la convocation de ce rendez-vous pour novembre prochain, sont illégales», note le communiqué rédigé par lesdits cadres qui demandent la démission du secrétaire général qui a consommé son mandat selon ses adversaires. Douibi est dans de sales draps, surtout que pour la majorité de la direction nationale la ligne qui était censée être respectée par le dépositaire de la confiance en sa qualité de premier responsable du mouvement quant à l'accélération des rencontres et des contacts avec les deux autres partis islamistes, à savoir le Front pour la justice et le développement (FJD), de Abdallah Djaballah et le mouvement el Binaa pour sceller l'union entre ces trois variantes, n'a pas été réalisée à cause des tergiversations et des hésitations du secrétaire général Mohamed Douibi qui voulait selon certaines sources faire l'union et la fusion avec le Mouvement de la société pour la paix (MSP) en rééditant l'expérience de l'unité et la fusion entre le MSP et le front du changement présidé par un ancien transfuge du parti de Nahnah, Abdelmadjid Menasra en l'occurrence. L'imbroglio est tel que la nébuleuse islamiste ne sait plus à quel saint se vouer à cause de ses tiraillements et de ses divisions profondes. L'union Adala-Ennahda-Binaa ne s'est pas réalisée, voire est reléguée aux calendes grecques, la fusion d'Ennahda version Douibi n'a pas eu le mérite de suivre le chemin de sa concrétisation comme c'était le cas pour l'ancien transfuge du FC. La mouvance islamiste prouve s'il en est que la débâcle est bel et bien consommée, après avoir subi une véritable descente aux abysses après les échecs successifs qu'elle vient d'essuyer lors des rendez-vous électoraux de l'année précédente. Le mouvement Ennahda s'est transformé en une véritable loque politique à mesure que la crise se fait exprimer de la manière la plus spectaculaire à cause d'absence d'organes exécutifs légitimes comme cela est signalé dans le dernier communiqué rédigé par la majorité des membres de la direction nationale de ce mouvement. Dans ce sillage, «les insurgés» d'Ennahda contre leur secrétaire général ont indiqué que «la démission des deux tiers des membres du bureau national rend les décisions prises durant toute cette période, nulles et non avenues, d'autant que le secrétaire général représente une institution qui n'a plus aucune existence», ont martelé les cadres de la direction nationale du mouvement. Mohamed Douibi est accusé par la majorité de la direction nationale de faire dans la violation des prérogatives du conseil consultatif. C'est dire que le pourrissement a atteint son paroxysme et que le blocage présage une implosion certaine avec des conséquences néfastes. Il s'agit d'un vrai syndrome qui s'empare de la mouvance islamiste en général et de la variante radicale en particulier. Hormis le MSP qui fait prévaloir dans sa gestion la notion des institutions du parti comme critère d'alternance, les autres variantes, à l'image d'Ennahda font dans le despotisme et l'unilatéralisme et le pouvoir personnel. En tout cas, Ennahda, El Islah et le PLG sont issus de la même origine, ce sont le produit de la conception autoritaire et despotique de Abdallah Djaballah qui a montré ses déboires et ses limites. D'ailleurs, ces pratiques se font vérifier à travers l'installation de la commission mixte pour accélérer la réunification et sceller le principe de l'union entre les trois mouvements en question, mais l'égoïsme était le maître-mot de tous les leaders de ces trois mouvements. Dans ce sillage, la majorité des signataires du communiqué où il est exigé la démission de Douibi souligne que «le secrétaire général actuel a tout fait pour saboter l'initiative rien que par égoïsme de vouloir rester aux commandes au détriment du projet», ont asséné les membres de la direction nationale d'El Ennahda. La mouvance islamiste montre on ne peut mieux que la pratique politique n'est que le prolongement de comportements qui font dans «l'absolutisme» et la frénésie se cachant derrière le fallacieux prétexte consistant à propager des semblants de «vertus» de la morale en confondant ainsi le contexte religieux avec l'exercice politique comme moyen sournois dans la perspective de régenter la société par une démarche obscurantiste des plus ravageuses. La dislocation de cette nébuleuse montre encore une fois que l'islamisme n'est pas soluble dans la démocratie et le pluralisme c'est l'antithèse même de l'esprit démocratique et la diversité politique.