C'était l'occasion pour les uns et les autres de confirmer leur statut de «leaders» dans la région. Contrairement à l'ambiance bon enfant qui régnait jeudi dernier dans les bureaux de vote des daïras et communes de Bouira-ouest, caractérisée par le grand rush des électeurs qui se sont rendus massivement aux centres de vote pour se prononcer sur le projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale, l'ambiance dans la région de Bouira-est - région berbérophone - s'est singularisée par un comportement électoral différent. La population des daïras de M'chedallah, Bechloul et Haïzer, ne semblait pas trop pressée de «se réconcilier» avec les urnes. En effet, une fois de plus, le taux de participation dans cette région, n'a pas franchi le seuil des 25% (dans les trois daïras). Ainsi, 12%, 26% et 22% sont les taux de participation enregistrés respectivement dans les daïras de M'chedallah, Bechloul et Haïzer. Ces résultats sont jugés médiocres par certains, de réussite par d'autres. Médiocres, par rapport aux autres taux de participation enregistrés dans les autres communes de la wilaya, ainsi qu'à l'importance de l'événement. D'autres ont une lecture autrement plus optimiste, arguant le fait que par rapport aux dernières élections, notamment la présidentielle et municipales, le taux de participation n'a pas dépassé les 10% dans ces communes, vu le climat «électrique» dans lequel se sont déroulées les élections. Par ailleurs, la «bouderie» de la population de ladite région envers les urnes est due à plusieurs facteurs. Primo, selon les observateurs politiques et même les responsables locaux, la déclaration faite par le président de la République lors du fameux meeting de Constantine, dans lequel a été tranché «définitivement» le statut de la langue amazighe, a été pour beaucoup dans ce boycott. «Tout le monde était mobilisé pour réussir l'événement, n'était la fameuse déclaration du président de la République, concernant la non-officialisation de tamazight». Secundo, les quelques incidents constatés dans quelques communes où le vote a été carrément empêché. En effet, dans les communes El Asnam, Adjiba, Tourrirth, Raffour et Aghbalou, le processus électoral ne s'est pas déroulé dans les meilleures conditions où un certain nombre de centres de vote ont été fermés dès leur ouverture, notamment dans la commune d'El Asnam. Mais l'enjeu le plus important, de l'avis des connaisseurs de la scène politique locale, est la particularité ainsi que la sensibilité de la région. Ainsi, jeudi dernier, c'était une occasion pour les uns et les autres de confirmer leur statut de «leaders» de la région. Autrement dit, la course pour le «leadership» dans la région était trop serrée entre les partisans du boycott et les favorables au vote. Contrairement aux communes de cette daïra, le vote s'est déroulé dans de bonnes conditions dans les quelques communes de la daïra de Bechloul. A l'instar de la commune d'Ath Laqsar où, malgré la présence de tous les courants politiques, le taux de participation a atteint les 40%. Ce résultat est considéré par les responsables locaux, à leur tête le président de l'APC, de positif et de réel. Mais la question qui revient, au lendemain du référendum sur les lèvres des citoyens de la région, est dans quelles conditions se dérouleront les élections partielles prévues pour le 24 novembre. D'ici cette date, c'est le wait and see.