Le staff gouvernemental est mobilisé pour réussir une rentrée sociale dans le calme et la sérénité Réussir la rentrée sociale représente pour le gouvernement un challenge majeur à gagner impérativement. Elle est, à juste titre, un objet de fixation pour le pouvoir, puisque de sa bonne gestion découlera la préparation du rendez-vous politique majeur. L'été a été chaud en Algérie. Et sur tous les plans. La purge opérée à la tête de deux importantes institutions sécuritaires du pays a marqué la saison des chaleurs. L'affaire de la saisie de 701 kg de cocaïne au port d'Oran qui a mené à l'arrestation du présumé principal accusé, Kamel El Boucher, a donné, quant à elle, des bouffées de chaleur à plus d'un responsable. La «gesticulation» de Abderezzak Makri a permis, pour sa part, le réveil précoce d'une classe politique plongée dans la torpeur. Et ce sont justement les retombées de tous ces événements et bien d'autres, qui devront être gérées par les ministres du gouvernement Ouyahia. Ces derniers viennent de signer leur retour du congé annuel. Ils devront, eux ou ceux qui les remplaceront, (vu qu'un remaniement partiel du gouvernement est dans l'air depuis quelques semaines déjà), faire face à une rentrée sociale qui s'annonce un peu difficile, mais pas insurmontable. Car malgré les tensions budgétaires, les dispositions de la loi de finances 2018 ont préservé le pouvoir d'achat et les acquis sociaux, et ont même prévu le dégel de projets vitaux. Le staff gouvernemental, mobilisé pour réussir une rentrée sociale dans le calme et la sérénité, va renforcer l'action des différentes administrations et services publics dans le seul but de réunir les meilleures conditions possibles pour la prochaine rentrée, dans tous les domaines. D'ailleurs, le ministre de l'Intérieur, Nouredine Bedoui, a, en juillet dernier, tenu une rencontre avec des cadres de son ministère, lesquels ont été chargés d'effectuer des inspections à travers les 48 wilayas du pays pour s'assurer que tous les moyens ont été mobilisés pour la prochaine rentrée. Le ministre a même prévu un programme spécial pour la rentrée scolaire avec une enveloppe de plus de 40 milliards de DA, outre le dégel de 1540 projets de réalisation et de réhabilitation d'écoles primaires et de cantines à travers le pays. De son côté, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a invité les walis à concentrer leurs ressources sur l'amélioration des services publics et des différentes prestations, mais pas seulement. Ouyahia et l'ensemble de son Exécutif vont jouer la carte du tout-social. Et ils ont déjà commencé avec la dernière décision prise par le Premier ministre, concernant l'exonération des éleveurs de poulets de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur le maïs et le soja, et cela dans le but de baisser le prix de la viande blanche qui connaît ces derniers temps une hausse vertigineuse. Et il ne s'agira pas seulement de veiller à préserver le pouvoir d'achat du citoyen, mais aussi d'axer les efforts sur, entre autres, le parachèvement des chantiers de logements, l'absorption du chômage et le renforcement des mécanismes pour la solidarité nationale et la protection sociale. Avec autant de mesures, le gouvernement va tenter de préserver l'équilibre et la paix sociale qui permettront au pays de converger dans la sérénité vers la prochaine élection présidentielle. Un rendez-vous politique majeur, attendu statutairement autour du mois d'avril 2019. C'est donc l'heure des grandes manoeuvres pour la majorité présidentielle qui gouverne et qui cherchera, bien évidemment, à démontrer sur le terrain les réalisations du programme présidentiel. C'est la raison pour laquelle, réussir la rentrée sociale représente pour le gouvernement un challenge majeur à gagner impérativement. Elle est, à juste titre, un objet de fixation pour le pouvoir, puisque de sa bonne gestion découlera la préparation du rendez-vous politique majeur. Aussi, l'intérêt de l'Exécutif est de faire en sorte de donner à la société les raisons d'espérer une amélioration sérieuse de ses conditions de vie. Il s'agira pour le gouvernement de miser sur des niches de croissance rapide pouvant garantir des résultats «spectaculaires» en matière de visibilité sociale et économique. Pour l'aspect politique, le terrain semble acquis, avec la grande cohésion dont jouit la majorité présidentielle qui avance calmement dans la concrétisation de l'agenda du pouvoir.