Plusieurs formations invitent les tenants du pouvoir à ouvrir les portes du dialogue en vue de préparer, dans la sérénité, le prochain rendez-vous électoral. Cafouillage au sommet du pouvoir, front social en ébullition, situation économique catastrophique et malaise général dans le pays… Telle est la situation qui prévaut en Algérie à une année de l'élection présidentielle de 2019. Un décor inédit. Jamais une année préélectorale n'a été marquée, du moins depuis 1999, par une succession d'événements politiques et sociaux inquiétants. Ce sont tous les clignotants qui virent au rouge, avertissant ainsi l'opinion nationale sur la dangerosité de la prochaine étape. Tout a commencé l'été dernier, avec les changements de gouvernement, introduits dans un contexte caractérisé par l'exacerbation des luttes internes au pouvoir. Alors que les effets de la crise financière pèsent lourdement sur le pays, les tenants du pouvoir tentent maladroitement de maintenir les équilibres internes du régime. Le limogeage du Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, et son remplacement par Ahmed Ouyahia ne sont qu'une solution éphémère. Les rumeurs sur le virement de ce dernier se sont répandues quelques semaines seulement après la rentrée sociale et politique. Mais c'est à la fin de l'année qu'Ahmed Ouyahia a été mis dans l'une des pires situations en tant que responsable du gouvernement. Accusé de vouloir succéder au chef de l'Etat, il a été violemment chargé par le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, dont le parti était à l'origine de la fameuse instruction de la Présidence sur les privatisations des entreprises publiques. Sur le plan social, le pays vit au rythme des grèves et protestations dans plusieurs secteurs, dont l'éducation nationale, la santé publique et l'enseignement supérieur. Des catégories sociales lésées, à l'image des anciens retraités de l'Armée nationale populaire (ANP), se sont également mises de la partie. Face à ces mouvements, le pouvoir, dépourvu de ressources financières avec lesquelles il achetait la paix sociale par le passé, recourt à la répression. Pour contenir tous ces mouvements, le ministre de l'Intérieur a même mis en état d'alerte tous les services de sécurité, tout en demandant aux walis de prendre les mesures nécessaires pour contenir les protestations éventuelles. Conscients de la gravité de la situation, les partis politiques de l'opposition tendent la perche au pouvoir. Plusieurs formations invitent, en effet, les tenants du pouvoir à ouvrir les portes du dialogue en vue de préparer, dans la sérénité, le prochain rendez-vous électoral.