Quelle sera sa position? Le président d'Ennahdha a déclaré que son parti réagira à l'initiative du chef de l'Etat tunisien, une fois officiellement soumise au Parlement. «Le mouvement politique tunisien Ennahdha réagira à l'initiative présidentielle sur l'égalité successorale, une fois officiellement soumise au Parlement», a indiqué le président du mouvement islamiste, Rached Ghannouchi. Dans le discours qu'il avait prononcé lundi dernier à l'occasion de la fête de la femme, le président tunisien, Béji Caïd Essebsi, a proposé la consécration de l'égalité successorale, à travers l'institution d'une loi garantissant l'égalité dans l'héritage entre hommes et femmes et de réviser le Code du statut personnel (Csp) pour qu'il soit adapté à l'évolution de la société et à la législation en vigueur, conformément aux dispositions de la Constitution de la deuxième République. Selon Caïd Essebsi, le principe serait d'appliquer l'égalité dans l'héritage, sans pour autant écarter l'option de l'application de la chariaâ. Le projet de loi sur l'égalité dans l'héritage sera soumis au Parlement, au démarrage de la prochaine session parlementaire. Dans un post publié jeudi sur la page officielle Facebook du Mouvement Ennahdha, à l'occasion du 5e anniversaire de la rencontre qui l'avait réuni dans la capitale française, Paris, avec le président de la République, Béji Caïd Essebsi qui était alors leader du Front du salut, Ghannouchi a jugé indispensable d'engager un dialogue pour aboutir à une solution consensuelle, à l'abri de toute forme de polémique et de division. «La voie du consensus était un choix stratégique pour le Mouvement Ennahdha, particulièrement en ce qui concerne la Constitution», a-t-il lancé. «Ennahdha avait voulu que la Constitution soit un instrument d'union et non de division ou de dissension», a-t-il ajouté dans son post intitulé «Rencontre de Paris: Leçons, défis et perspectives». A ce propos, Rached Ghannouchi a estimé judicieux d'adopter cette même stratégie de dialogue et de réflexion dans le traitement des questions d'actualité et de placer la communauté nationale à l'abri de tout ce qui risque de semer la division, de provoquer les frictions ou d'inciter à la haine. Tout en réaffirmant l'attachement absolu à la voie du consensus, appuyée par le président, le président du Mouvement Ennahdha a tenu à souligner que le consensus demeure le meilleur cadre de dialogue autour de toutes les questions pour aboutir à des solutions, à des alternatives et à des compromis, loin de la logique de la domination et de tyrannie d'opinion. «La bonne gouvernance du consensus, instaurée au cours de ces dernières années demeure la clé du salut et un réservoir d'espoir et d'optimisme», a-t-il ajouté. Rappelons que face à la détermination du président tunisien de faire aboutir son projet de loi,des appels au rejet ont été lancés, notamment parmi les militants des mouvements dits islamistes. L'annonce faite lundi dernier par le chef de l'Etat tunisien, Béji Caïd Essebsi, sur le dépôt d'un projet de loi accordant aux Tunisiennes les mêmes droits à l'héritage qu'aux hommes, avait provoqué de vives tensions dans le pays entre partisans et opposants à cette réforme recommandée par la Commission présidentielle des libertés individuelles et de l'égalité (Colibe). Depuis le discours télévisé du président tunisien, lundi matin, au cours duquel il avait annoncé le dépôt d'un projet de loi faisant de «l'égalité entre hommes et femmes le principe par défaut, lors de la répartition de l'héritage», plusieurs appels à la tenue de sit-in et de manifestations ont été lancés, aussi bien par ceux qui soutiennent que par ceux qui dénoncent cette révision.