L'engouement des citoyens sur les eaux minérales a fait augmenter le prix de la bouteille d'eau minérale Les assurances du ministère de la Santé à ce sujet ont été des plus claires. La qualité de l'eau n'est pas la cause du choléra. Les Algériens perdent facilement la raison. La confirmation de certains cas de choléra a été une occasion pour le vérifier. Le boycott de certains produits, à l'image de la pastèque, le melon, la tomate et même l'eau de robinet a été entre autres réactions des Algériens. Ces comportements sont le moins que l'on puisse dire à leur propos bizarres et irrationnels. Car, ils sont tout simplement le résultat des rumeurs circulant sur la Toile. Les assurances du ministère de la Santé à ce sujet ont été des plus claires. «La qualité de l'eau n'est pas la cause des cas de choléra confirmés. Les causes sont à chercher ailleurs. Elles pourraient avoir un rapport avec le non-lavage des produits alimentaires, avec la pollution...etc », a laissé entendre le ministère à travers les différents communiqués ayant émané de ses services. Les dégâts de cette campagne mensongère ont été malheureusement graves et nombreux. L'engouement des citoyens sur les eaux minérales a fait augmenter le prix de la bouteille d'eau minérale-petit calibre- de 5 DA et de celle d'un litre de 10 DA. Elles ont été cédées, hier, respectivement à 35 et 45 DA à Alger. Le stock a été épuisé chez beaucoup de commerçants qui ont jugé utile d'ouvrir au troisième jour de l'Aid El Adha.La panique qui s'est emparé des citoyens a poussé par ailleurs, faut-il le noter, beaucoup de commerçants parmi ceux qui ont été réquisitionnés par la direction du commerce pour assurer les permanences à baisser rideau. Les dégâts de la méfiance que les Algériens ont en leurs institutions ont fait aussi submerger les services des urgences des hôpitaux. Les personnels médical et paramédical ont eu des difficultés énormes à faire face aux flux des citoyens. «Pour la moindre fièvre, pour le moindre mal gastrique et mal de tête, les citoyens se précipitent à l'hôpital», a déploré hier un médecin interrogé par nos soins, dénonçant au passage l'absence du contrôle sur la Toile et la non-exploitation de celle-ci par les institutions officielles. «Les réseaux sociaux doivent être investis aussi par les institutions étatiques. Les contre- campagnes doivent être menées sans répit par les autorités concernées à chaque occasion qui se présente. Les anciens canaux de la communication, à l'instar de la télévision, la radio ne captent plus. Les gens s'informent via les réseaux sociaux», a fait observer notre interlocuteur. Pour ce dernier, les citoyens doivent apprendre à utiliser à bon escient les réseaux sociaux et la Toile pour s'informer. «Il est très aisé de s'informer au sujet de choléra via le Net. Il suffit de taper le mot choléra pour que toutes les informations et les méthodes de lutte contre cette maladie s'affichent en entier», dira-t-il. A propos du contrôle des autorités, il faut dire que l'absence de contrôle des services du ministère du Commerce a été démasquée à l'occasion de cette psychose injustifiée. L'augmentation que se sont permise les commerçants de l'alimentation générale, des supérettes et des gérants des cafétérias quant au prix de la bouteille d'eau au vu et au su de tous est intolérable. «Profiter de la situation de détresse pour augmenter les prix d'un produit parce qu'il est trop demandé est la pire des formes de spéculation et de l'ignorance de la loi», ont tenu à souligner hier de nombreux citoyens. Quant au ministère du Commerce ce n'est pas la première fois qu'il brille par son absence. Le phénomène de la spéculation et de la flambée des prix durant les occasions sont devenus une tradition. Les citoyens ont à plusieurs reprises dénoncé la spéculation et la cupidité des commerçants, mais en vain. L'absence du contrôle de la part des services du ministère du Commerce a été dénoncée aussi par le secrétaire général de l'Union générale des paysans algériens, Mohamed Alioui. Intervenant récemment au Forum du journal Echaâb, le SG de l'Ugpa a incombé la flambée des prix des fruits et légumes à l'absence du contrôle. «Il est tout à fait clair que les prix des fruits et légumes flambent quand le marché est laissé libre aux spéculateurs et aux arrivistes de tous bords», a-t-il indiqué, ajoutant que l'absence du contrôle a été la raison aussi de la flambée des prix du mouton cette année. En outre, il convient d'indiquer que les programmes de permanence tracés par le ministère du Commerce à chaque occasion sont rarement respectés. La fermeture des commerces à l'occasion de cet Aïd El Adha en est la preuve vivante. Le P/APC d'Alger-Centre ne s'est pas empêché de critiquer ouvertement le constat fait par les services de la direction du commerce. «Le taux de suivi des programmes de permanences n'a pas été aussi élevé tel qu'il a été annoncé par la direction du commerce. J'ai fait moi-même le tour de la ville et j'ai vu que beaucoup de commerçants dont les noms figurent sur la liste des commerçants concernés par la permanence n' ont pas été de service», a-t-il souligné dans une déclaration à la presse.