La grève est l'oeuvre d'un groupe d'agitateurs qui tend à semer le trouble au sein d'un secteur stratégique comme l'éducation. La grève décrétée par le Cnapest pour les 9 et 10 janvier prochains n'aura finalement pas lieu, c'est ce qu'a décidé la chambre administrative de la cour d'Alger, jeudi, lors d'un jugement en référé (d'heure en heure). Ce jugement a été prononcé, faut-il le rappeler, suite à une requête formulée par le ministère de l'Education à l'encontre de cinq membres du Cnapest dont son secrétaire général M.Méziane Mériane. Les accusations ont porté essentiellement sur l'illégalité de la grève du moment, mentionne-t-on dans la requête, vu qu'elle est décrétée par «une organisation non agréée et n'a, donc, aucun fondement juridique». Ainsi, les plaignants estiment que l'appel à la grève de ce syndicat fait fi des articles de la loi n°90-02 relative à la protection et au règlement des conflits sociaux d'ordre professionnel ainsi qu'au droit de grève, surtout l'article 28 qui stipule que chaque recours à la grève doit être approuvé par la moitié des travailleurs concernés. Pour le ministère de l'Education, l'appel à la grève est l'oeuvre d'un groupe d'agitateurs qui tend à semer le trouble au sein d'un secteur stratégique telle l'éducation. A cet effet, il plaide pour l'arrêt de toute pratique illégale de cette organisation qui est le Cnapest. Ainsi donc, le jugement qui devait se tenir mercredi dernier et qui a été reporté pour le jour d'après, à la demande des accusés, a été prononcé en faveur du ministère de l'Education. Et parce qu'il a eu gain de cause, le ministère de l'Education tient à rappeler, par le biais d'un communiqué, qu'il est tenu d'appliquer les dispositions prévues par la loi, notamment les poursuites judiciaires, à titre individuel, à l'encontre des enseignants qui «enfreindraient cette décision de justice». Il est clair, à analyser ces événements, que le torchon brûle entre le syndicat autonome non encore agréé et la tutelle et ce, après une période d'accalmie où «l'option» du dialogue avait prévalu. Décidément, le conflit qui semblait trouver son épilogue et ce, à travers les «concessions» du ministère, notamment en ce qui concerne la satisfaction d'une des principales doléances du Cnapest, à savoir l'augmentation des salaires, n'est passé que par une période d'hibernation. Cette fois-ci, il refait surface avec de nouvelles donnes. Ce qui est sûr c'est que le Cnapest qui n'a aucunement l'intention de lâcher prise, a derrière lui toute une corporation qui lui a déjà exprimé son adhésion en le soutenant dans toutes ses actions. Ce syndicat est convaincu qu'il est victime d'une injustice et d'un abus de pouvoir du fait du refus opposé à son agrément pour qu'il active dans la légalité et ce, en dépit, clame-t-il, des corrections apportées à son dossier d'agrément pour lever toutes les réserves. «Le 20 novembre dernier, nous avons déposé un nouveau dossier de demande d'agrément auprès du ministère du Travail qui était plus complet, mais depuis, aucune réponse ne nous a été donnée», explique M.Mériane, qui justifie, à cet effet, l'option de la grève.