Le bilan du président Bouteflika, depuis son premier mandat en 99, est fin prêt. «Il sera rendu public dans le courant de cette semaine», révele Ould Abbès. Il ne se passe désormais pas un jour, sans qu'on n'évoque le front populaire. Ainsi, deux jours après l'adhésion d'une coalition de 15 partis politiques à l'appel du président de la République, deux organisations et pas des moindres, l'Organisation nationale des enfants de chouhada (Onec) de Tayeb Houari et l'Organisation nationale des enfants de moudjahidine de (Onem) de Belhafir Seddik, ont rejoint le rassemblement en phase de constitution. Les deux responsables qui ont été reçus par le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, ont inscrit leur démarche dans l'optique d'une nécessaire unité nationale face au danger qui guette le pays. L'appel du 20 août dernier du président de la République est assimilé par Djamel Ould Abbès à celui du 1er Novembre 1954. L'urgence de mobiliser l'ensemble des forces vives de la nation autour d'un seul mot d'ordre, celui de défendre l'unité du peuple et de la nation, vaut un sursaut historique que le FLN entend «piloter», non pas pour en être le dépositaire, mais pour assurer le plus large rassemblement possible. Le propos de son secrétaire général explique d'ailleurs, assez bien, l'intérêt qu'accorde le vieux parti au front populaire, en ce sens qu'une pareille initiative est de nature à transcender les clivages politiciens et idéologiques qui traversent la société algérienne. Le but n'est pas de les effacer, mais d'en trouver le dénominateur commun pour ne jamais diverger sur l'essentiel, à savoir l'unité de la nation. Il faut dire que la même vision avait animé les congressistes du 20 août 1956. Le congrès a débouché sur l'unité de l'ensemble des mouvements politiques de l'époque, autour d'un seul objectif, celui de l'indépendance. C'est dire que le choix de la date pour lancer le front populaire est bien à propos et remet les pendules de l'histoire à l'heure de l'unité du peuple pour un seul but, celui de la défense de la société contre les maux qui la fragilisent. La corruption et la drogue sont mis en évidence dans l'appel du président de la République, mais il y a aussi la défense des frontières, l'édification d'une société solidaire et la diversification de l'économie. «Pour notre chère Algérie, ces crises extérieures qui se jouent à nos frontières sont porteuses de dangers du terrorisme abject et des réseaux du crime organisé, deux fléaux désormais transfrontaliers», soulignait le président de la République dans son message du 20 août dernier. Et de noter que «face à ces défis et à ces dangers, je vous exhorte, enfants de notre chère patrie, à suivre les pas de nos glorieux Moudjahidine et valeureux Chouhada, à vous mobiliser pour la poursuite de l'édification et la mutualisation de toutes les potentialités de notre pays et à renforcer l'édifice d'un front populaire solide afin de garantir la stabilité de l'Algérie et sa résistance face à toutes les manoeuvres internes et menaces externes.» Le secrétaire général du FLN qui a décrit tous ces objectifs lors de la conférence de presse qu'il a coanimée en compagnie de Tayeb Houari et Belhafir Seddik, en veut pour preuve que l'ambition présidentielle n'a pas pris racine à l'occasion de l'appel du 20 août 2018. Et le document traitant des réalisations de l'Algérie en 20 ans en atteste, selon lui. Sur le sujet, Ould Abbès note que le bilan du président Bouteflika, depuis son premier mandat en 99, est fin prêt. «Il sera rendu public dans le courant de cette semaine», a révélé le secrétaire général. Affirmant sans complexe que l'Algérie a bel et bien dépensé près de 1000 milliards de dollars, Djamel Ould Abbès, a insisté sur le fait que cet argent a été investi dans «les constructions d'écoles d'universités, de barrages, de routes et de logements». Pour le chef du FLN qui affiche la fierté de son parti d'avoir contribué à toutes ses réalisations, le document sera «une référence, une base de travail pour les générations futures». Il faut dire qu'au-delà de ce document-bilan des réalisations de l'Algérie et de la prochaine élection présidentielle, dont le secrétaire général se défend d'en faire l'objectif final de sa démarche politique, il y a lieu de rappeler le propos du président de la République dans son message du 20 août dernier. Au sujet du front populaire que le chef de l'Etat veut «solide», les Algériens sont directement interpellés: «Vous devez contrecarrer toutes les manoeuvres politiciennes et tentatives de déstabilisation de nos rangs par des interprétations erronées ou en opposition aux préceptes de notre religion. Vous devez également, grâce à ce front populaire solide, faire face à tous les fléaux et en premier lieu la corruption et la drogue qui rongent notre économie et notre société.»