Le ministre espagnol des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la Coopération, Josep Borrell Fontelles La coopération bilatérale, l'immigration clandestine, la crise libyenne, la situation au Mali, au Sahel, la question sahraouie, seront au centre des discussions. L'Algérie et l'Espagne ont la mer Méditerranée en partage. Du coup, les préoccupations des uns deviennent inévitablement les préoccupations des autres. Avec comme principal souci l'avenir de leurs peuples. C'est dans cet esprit que s'inscrit la visite du nouveau chef de la diplomatie espagnole qui doit atterrir aujourd'hui à Alger. Le ministre espagnol des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la Coopération, Josep Borrell Fontelles effectuera jeudi (aujourd'hui, Ndlr) une visite de travail en Algérie à l'invitation de son homologue algérien, Abdelkader Messahel, a indiqué, hier, un communiqué du ministère des Affaires étrangères. «A l'invitation de M. Abdelkader Messahel, ministre des Affaires étrangères, M. Josep Borrell Fontelles, ministre des Affaires étrangères, de l'Union européennes et de la Coopération, du Royaume d'Espagne effectuera une visite de travail en Algérie le 6 septembre 2018», est-il écrit dans le texte émanant du département de Abdelkader Messahel. Quel est l'objectif de cette visite? Elle s'inscrit dans le cadre de «la poursuite et de l'approfondissement du dialogue politique et de la concertation entre les deux pays et intervient dans le prolongement de la 7ème réunion de Haut niveau qui a eu lieu à Alger», a ajouté la même source. La coopération bilatérale, l'immigration clandestine, la crise libyenne, la situation au Mali, au Sahel, la question sahraouie... seront au centre des discussions. Le chef de la diplomatie algérienne et son homologue espagnol passeront en revue «l'état et les perspectives des relations bilatérales, notamment la coopération économique et commerciale et aborderont également les grandes questions régionales et internationales d'intérêt commun, en particulier la crise libyenne, la situation au Mali et au Sahel, le dossier du Sahara occidental, les perspectives de coopération euro-méditerranéennes, les relations euro-africaines ainsi que la situation au Proche-Orient», a souligné le communiqué du MAE. L'axe Alger-Madrid se blinde inévitablement même si le gouvernement espagnol a changé de couleur. Le Parti socialiste ouvrier espagnol est revenu aux affaires le mois de juin 2018 suite à une motion de censure qui a renversé le gouvernement de Mariano Rajoy. Cela ne doit pas bouleverser outre mesure les relations algéro-espagnoles, bien au contraire. La visite du nouveau patron de la diplomatie espagnole aura la particularité d'intervenir dans la foulée de la 7ème réunion algéro-espagnole de Haut niveau qui s'est tenue le 3 avril 2018 à Alger. Elle a été couronnée par la signature de plusieurs accords. Sur le plan de la coopération, ce rendez-vous a donné lieu à la signature d'une dizaine d'accords et mémorandums d'entente qui concernent, notamment les domaines des assurances agricoles, de l'industrie et des mines, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, des postes, des télécommunications et du numérique, de la Protection civile et de l'information. Un forum d'affaires s'était, en outre, tenu en marge de la session sous la coprésidence du ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, et de l'ex-secrétaire d'Etat au Commerce espagnol, Maria Luisa Poncela. Ce forum d'affaires avait regroupé près de 700 participants algériens et espagnols composés de représentants d'organismes institutionnels, d'établissements financiers et d'opérateurs économiques de divers secteurs (agroalimentaire, aéronautique, banques, métallurgie, machinerie industrielle, matériaux de construction, transport...). Au plan commercial, l'Espagne s'est classée, en 2017, comme 3ème client de l`Algérie avec un montant de 4,1 milliards de dollars d'exportations algériennes, et 5ème fournisseur avec 3,1 milliards de dollars d'importations algériennes. Sur les deux premiers mois de l'année 2018, l'Espagne est devenue le premier client de l'Algérie, avant d'être à nouveau détrônée par l'Italie depuis le mois de mars dernier et occupe le 4ème rang de nos principaux fournisseurs pour les 6 premiers mois de l'année en cours. Nul doute que l'immigration clandestine, une préoccupation mondiale qui a mis l'Espagne au-devant de la scène, occupera une place de choix dans les discussions entre les deux chefs de la diplomatie algérienne et espagnole. L'Espagne et l'Algérie constituent des étapes incontournables pour ceux qui ont choisi d'atterrir sous d'autres cieux. Les deux pays auront donc à coeur d'unir leurs efforts pour tenter de juguler ce fléau qui met en péril la vie de milliers de personnes.