Une décision qui pése lourd dans le processus d'Astana Ce sont le président Bachar al Assad et ses alliés qui dictent les conditions effectives d'une solution durable au conflit et les participants qui ont répondu à l'invitation des 23 et 24 janvier 2017 lancée depuis la capitale du Kazakhstan le savent parfaitement. Le sommet qui doit réunir les chefs d'Etat iranien, Hassan Rohani, russe Vladimir Poutine, et turc, Recep Tayyip Erdogan, s'ouvrira demain à Téhéran, dans le cadre du processus d'Astana, initié en janvier 2017 et devenu le cadre incontournable pour une solution viable en Syrie. Sans aucun doute, les trois dirigeants auront à examiner avec attention la question d'Idlib où une offensive majeure de l'armée syrienne est donnée comme imminente et suscite des réactions internationales équivoques. Si à Astana, les négociations avaient abouti dans une certaine mesure à la création de «zones de désescalade», on a vite constaté que la cessation des hostilités ne fut que temporaire dans la plupart des régions concernées. Toujours est-il cependant que le dit processus d'Astana a situé la dimension prépondérante de la Russie dans l'échiquier syrien, au lendemain d'une intervention militaire décisive dès septembre 2015 puisqu'elle a permis d'inverser la donne et de relancer l'armée syrienne aujourd'hui sur le point de libérer presque entièrement le pays. Qui plus est, le même processus a éclipsé les «négociations» indirectes parrainées par l'ONU dont le moins qu'on puisse dire est qu'elles étaient et demeurent biaisées du fait d'un soutien manifeste aux représentants des groupes armés rebelles qui ont eu beau jeu de se livrer à toutes sortes de surenchères dont celle, rappelons-le, concernant le retrait préalable du président Bachar al Assad! Sauf qu'aujourd'hui, ce sont le président Bachar al Assad et ses alliés qui dictent les conditions effectives d'une solution durable au conflit et les participants qui ont répondu à l'invitation des 23 et 24 janvier 2017 lancée depuis la capitale du Kazakhstan le savent parfaitement. Contrairement à Genève, où les capitales occidentales avaient chacune son faire-valoir, Astana a permis un dialogue réel et pragmatique entre les factions rebelles et le gouvernement syrien, sous le triple parrainage de la Russie et de l'Iran, alliés de la Syrie et de la Turquie, soutien des rebelles. Si les combats n'avaient pas alors été complètement éteints, ils n'avaient pas moins diminué d'intensité et permis d'entrevoir des avancées comme celle du 4 mai 2017 lorsqu'un plan russe a été adopté qui créait les zones de désescalade et instaurait même une trêve dans certaines zones. Quatre zones avaient ainsi été établies: la Ghouta orientale, près de Damas; un secteur de la province de Homs (centre); le sud, avec Deraa et Quneitra et enfin le nord-ouest, qui regroupe la province d'Idlib avec des poches des régions voisines de Lattaquié, Alep et Hama. Des postes de contrôle et des centres de surveillance tenus conjointement par «les forces des pays garants» y furent implantés. La suite, on la connaît puisqu'en ce mois de septembre 2018, la Ghouta, Deraa et Kuneïtra sont sous le contrôle total de l'armée syrienne. Reste Idlib où avaient été expédiés les milliers d'extrémistes et terroristes au cours des multiples évacuations négociées par les officiers russes et organisées par les forces syriennes et alliées. Pas à pas, la libération de la Syrie des griffes du terrorisme international est en cours alors que les parrains du processus d'Astana se retrouvent demain à Téhéran pour mesurer le chemin parcouru. Après la rencontre de Sotchi du 22 novembre 2017, suivie de la convocation, le 30 janvier 2018, d'un «Congrès du dialogue national syrien», un pas a été franchi qui vise, grâce à la mise en place d'un comité constitutionnel auquel l'ONU est associée, à accélérer la dynamique de la paix et de la sécurité. Une dynamique qui ne saurait se satisfaire de la présence à Idlib d'un groupe terroriste aussi néfaste que celui d'Al Nosra, la branche syrienne d'Al Qaïda, devenue par la seule vertu des mots Hayat Tahrir al Cham, mais dont les méthodes et les exactions sont toujours les mêmes puisque des attaques aux drones dans le province de Lattaquié où se trouve la base aérienne de Hmeïmim et des attentats visant les forces syriennes et alliées sont systématiquement opérés. C'est avec la reprise d'Idlib et la disparition radicale de cette mouvance terroriste qu'un véritable cessez-le-feu pourra être envisagé en Syrie.