La deuxième journée de la rentrée scolaire 2018-2019, dans la wilaya de Tizi Ouzou, a été marquée par plusieurs actions de protestation et d'actions de grève initiée notamment par des parents d'élèves. Cette situation a été enregistrée dans plusieurs écoles de quelques communes de la wilaya de Tizi Ouzou. C'est le cas de certaines écoles dans les communes de Draâ El Mizan, Makouda, Mkira, Aïn El Hammam, Ait Yahia Moussa, Ainsi, dans la commune de Mkira (daïra de Tizi Ghennif), ce sont les élèves de l'école primaire «Mohammed Fodhil» du village Taka qui n'ont pas renoué avec les bancs de l'école à l'occasion de la rentrée scolaire. La décision de boycotter la rentrée des classes a été prise par les parents d'élèves. Ces derniers, organisés sous la houlette du comité de village, se sont réunis la veille de la reprise des cours et ont fait un état des lieux de la situation qui prévaut dans l'école où sont scolarisés leurs enfants. L'état de l'école est tellement vétuste que la scolarité en devient impossible, déplorent les parents d'élèves. Ces derniers évoquent, entre autres anomalies, le fait qu'un nouveau bloc de classes promis par les autorités n'est pas encore totalement réalisé. Il s'agit, pour rappel, d'une école ayant été partiellement brûlée suite à un incendie qui s'est déclaré il y a deux années. Absence totale d'eau, manque d'hygiène, mobilier complètement vétuste, etc... C'est le décor désolant qu'offre cette école. Notons qu'au niveau de cet établissement scolaire, l'action du boycott des classes se poursuivra jusqu'à ce qu'une réponse concrète soit apportée aux préoccupations exprimées par les parents. C'est du moins ce que ces derniers ont laissé entendre. La situation n'est pas plus réjouissante à l'école Amar Benallel du village Tazrout de Draâ El Mizan. En effet, les parents ont également retenu leurs enfants à la maison. Les enfants de ce village n'ont donc pas goûté à la joie de la reprise des classes. Les parents ont même observé un sit-in devant l'école. Ici, l'un des problèmes dénoncés, c'est l'absence d'hygiène engendrée par l'indisponibilité de l'eau dans l'établissement scolaire. Des citernes, mal nettoyées, menacent la santé des enfants, expliquent les parents-protestataires. L'absence de ralentisseurs au niveau de la route qui longe l'école est une autre raison de cette colère. Les voitures y circulent à vive allure, ce qui menace la sécurité des élèves. De nombreux autres problèmes sont indexés par les parents comme l'absence de gaz, les conditions de restauration dans la cantine, l'absence de vitres des fenêtres dans les salles... Dans la commune de Makouda, ce sont les élèves de l'école primaire «Akli Babou» du village Attouche qui sont restés cloîtrés chez eux durant les deux premières journées de l'année scolaire 2018-2019 parce que leurs parents en ont décidé ainsi. En effet, ces derniers n'avaient pas d'autre choix que celui-ci pour tenter d'attirer l'attention des responsables concernés sur l'état peu reluisant dans lequel se trouvent les salles de classes de cette école. Les parents d'élèves du village Attouche mettent en avant, pour justifier leur action, plusieurs insuffisances dans l'école du village comme l'absence totale d'hygiène, le manque de matériel, l'état des murs, des fenêtres et des portes des salles de classes complètement détérioré mais aussi et surtout l'absence totale d'eau dans les toilettes de l'école, ce qui met en danger, inéluctablement, la santé des élèves. Notons que des réunions avaient eu lieu, avant la rentrée scolaire, entre les représentants des parents d'élèves d'une part et les autorités locales de l'APC d'autre part afin de dégager des solutions à temps. Ce qui n'a pas pu se concrétiser. Les parents d'élèves n'avaient donc pas d'autre choix que d'avoir recours au maintien de leurs enfants à la maison jusqu'à nouvel ordre. Enfin, au niveau de l'école des frères «Louni» du village Azib El Madjen (commune de Aït Yahia Moussa), les classes ont également été désertées par les élèves. L'état de délabrement avancé dans lequel se trouvent les salles de classe de cet établissement scolaire est la principale motivation ayant poussé les parents d'élèves à empêcher leurs enfants d'aller à l'école. Notons qu'une enveloppe financière a été dégagée par l'Etat pour lancer les travaux de réfection de cette école, mais ces derniers ont été retardés car les autorités locales peinent à trouver une entreprise qui prendra en charge ces travaux. Et ce sont les élèves qui en payent le prix.