Les parents d'élèves se sont élevés dans un mouvement de protestation consistant en la fermeture de pas moins de trois écoles primaires à Béjaïa. Les parents d'élèves de la nouvelle école primaire du quartier périphérique Sid Ali Labhar dans la commune de Béjaïa ont mis hier, à exécution leur menace de fermer l'établissement où leurs progénitures suivent leur scolarité dans des conditions déplorables. Après avoir constaté au premier jour de la rentrée scolaire la situation dans les salles de classe. Une situation faite d'un régime à double vacation et une surcharge des classes, avec en plus un manque de tables et de bancs, les parents ont vite fait de se réunir et d'exiger le départ du directeur jugé comme responsable de la situation, lui qui devait partir en retraite depuis plus de trois mois, et l'érection des classes préfabriquées pour réduire l'effectif des divisions et éliminer le système de double vacation. Ce désagrément a touché également les enseignants qui découvrent des locaux pourvus insuffisamment de tables et regardent impuissants, les élèves contraints d'occuper des tables à trois et suivre les cours debout au fond de la classe. Ces insuffisances en matière de mobilier s'ajoutent à la structure dont le nombre de classes est inférieur au nombre de divisions, ce qui oblige le recours à la double vacation déjà de mise depuis plusieurs années. Tôt hier matin, la majorité des parents était au rendez-vous. Il n'était pas question pour elle que les portes de l'établissement s'ouvrent. Alertés, les services de la direction de l'éducation, à leur tête le premier responsable, se sont rendus sur les lieux pour y tenir des réunions de travail, d'abord avec les parents puis avec les enseignants avec au final la satisfaction des deux principales revendications. Le directeur de l'école est désormais mis à la retraite. Les enseignants et les parents ont jugé qu'il n'est plus en mesure de diriger l'école, jugement que la direction de l'éducation a approuvé. La même direction s'est engagée à équiper l'école de trois à quatre classes préfabriquées, en attendant son extension de l'école qui a déjà bénéficié de 4 milliards de centimes. Il ne reste plus qu'à confier la réalisation à qui de droit dans les plus brefs délais. Ces deux points satisfaits, les parents acceptent de revenir à de meilleurs sentiments, mais resteront attentifs à la mise en place des chalets dans les délais promis, faute de quoi ils menacent de récidiver. Deux autres écoles primaires, souffrant des mêmes maux, ont été fermées, hier, par les parents d'élèves. Les parents d'élèves des écoles primaires Ibn Rochd et El Mokrani ont soulevé les mêmes préoccupations qui démontrent, si besoin est, l'absence de suivi et d'accompagnement de l'évolution des cités par les responsables locaux La surcharge des classes et la double vacation restent les points noirs de la présente rentrée scolaire à Béjaïa, qui ne touchent pas seulement les écoles de la ville de Béjaïa, mais également celles des zones rurales. A Barbacha, Féraoun, Seddouk et bien d'autres localités, les parents sont inquiets à cause des conditions d'apprentissage de leurs enfants dans les établissements locaux. Ces régions qui, il n'y a pas si longtemps, voyaient les écoles primaires fermées l'une derrière l'autre, en raison de l'exode rural, subissent aujourd'hui le phénomène inverse. La clairvoyance et la prévention n'ont pas été au rendez-vous cette année dans le secteur de l'éducation, à Béjaïa. Dans le cas contraire, on n'aurait jamais assisté à ce genre de mouvements.